Sexisme ordinaire : l'égalité des sexes existe-t-elle en Russie ? Le genre et vous : comment la société construit les différences de genre
l'égalité des sexes (égalitariste)- L'interprétation féministe de l'égalité suppose que les hommes et les femmes doivent avoir des parts égales dans le pouvoir social, un accès égal aux ressources publiques. l'égalité des sexes n'est pas l'identité des sexes, l'identité de leurs signes, caractéristiques. Parler d'identité ne permet pas, au moins, un rôle différent dans la reproduction.
Terme égalitarisme(dans ce cas synonyme du terme l'égalité des sexes) a subi au moins quatre étapes de transformation. L'idée d'une égalité absolue entre les personnes comme modèle d'une société socialement juste était primordiale. L'évolution historique a montré qu'un tel concept est utopique. Et s'il y avait des « sociétés d'égaux », alors cette égalité s'obtiendrait par une diminution générale du statut social de ses membres dans le cadre d'un système de répartition arbitraire au prix d'une perte d'individualité, ce qu'on appelle « l'égalité en l'absence de liberté", égalité à un faible niveau de développement humain, égalité dans la satisfaction des besoins minimaux lors de la suppression du désir d'élargir l'éventail des besoins et de la destruction des personnalités brillantes de la société. Des idées comme " égalisation"Les femmes et les hommes ont aussi de tristes exemples de mise en œuvre. L'implication des femmes dans des travaux pénibles, le "double fardeau" du fardeau sur les femmes, l'apparition d'orphelins "de paille" - les enfants abandonnés (lorsqu'ils sont jeunes et moyens- les enfants âgés de la République soviétique ont été confiés à une crèche dès les premiers mois de leur vie) Et la chose la plus remarquable est la tentative massive des femmes de briser leur identité féminine en acceptant les comportements masculins et les règles du jeu masculines pour l'égalité avec les hommes. Et cela malgré le fait que l'égalité salariale entre les hommes et les femmes n'est pas encore arrivée. L'égalité a donc été interprétée comme un ajustement au type de caractère masculin, au type de profession, au type de mode de vie, ce qui a conduit à des résultats ridicules en raison de la différence existante entre les hommes et les femmes.
La deuxième étape pour comprendre le terme égalité il y avait une prise de conscience de la nécessité de droits égaux pour tous les citoyens d'une société démocratique. La mise en œuvre de ce principe incontestablement progressiste de développement social a montré son incohérence et sa faiblesse en termes d'exercice des droits de l'individu marginal(cm. Marginalité) groupes (femmes, minorités nationales, etc.).
D'où l'émergence de la troisième étape de l'interprétation de l'égalitarisme dans le développement social. L'égalité des droits des citoyens est désormais proportionnée à l'égalité des chances d'exercice de ces droits. Apparaître notions discrimination positive et départ égal. Lorsqu'il existe une discrimination (sexiste) dans la société, l'égalité des droits n'offre pas l'égalité des chances au groupe discriminé (les femmes). Le système de privilèges d'un tel groupe permet « d'égaliser les chances », d'offrir un départ égal aux groupes discriminés et non discriminés. La création et la mise en œuvre d'un tel système s'appelle discrimination positive.
Dans le développement du concept égalité les féministes ont apporté des contributions significatives à chaque étape du développement du terme. Cependant, le sentiment d'"euphémisme" dans le concept d'égalité en termes de construction d'une société exempte de discrimination de genre est également présent dans la dernière interprétation de l'égalitarisme. Nous continuons à fonctionner dans le cadre d'une société "masculine", dans laquelle les femmes sont ajustées à la norme (norme) des traits de caractère masculins, des domaines d'activité et des professions. Les normes «masculines» sont présentes à la fois dans les modèles de leadership et de gestion, et dans les modèles de la plupart des choses et des objets qui nous entourent, conçus pour l'homme moyen.
La quatrième étape du développement du concept égalitarisme devrait être reconnu l'égalité de l'estime de soi, des perceptions de soi, de l'auto-identification des hommes et des femmes ainsi que le respect de l'égalité des droits des hommes et des femmes. L'estime de soi des femmes (un groupe anormal du point de vue d'une société patriarcale) doit être reconnue par la société. Cela supprimera le problème de la hiérarchie des différences entre les hommes et les femmes. Traits de caractère précieux et "masculins" et "féminins", domaines d'activité. Tout le monde a de la valeur : mères, épouses, pères, maris, ouvriers et ouvrières, infirmières et médecins, etc. La valeur d'une personne appartenant à un certain groupe social doit être reconnue non seulement dans des slogans déclarés, mais aussi être évaluée par un véritable groupe social. mesure - paiement pour tel ou tel travail d'individus de telle ou telle qualité. Par exemple, le problème ségrégation professionnelle fondée sur le sexe doit être résolu non pas (ou pas seulement par) l'introduction des femmes dans des professions jusque-là "inexplorées", mais aussi par une reconnaissance adéquate et équivalente des professions "féminines" et des domaines d'activité "féminins". Avec cette approche, il n'y a pas besoin d'un système de traitement préférentiel pour certains groupes sociaux, par souci d'égalité des chances.
C'est une voie difficile pour le développement de la société, mais la primitivisation des relations sociales n'a jusqu'à présent apporté que déception à l'humanité. Bien sûr, « les lois créées par le peuple doivent... être précédées de la possibilité de relations équitables » (Montesquieu). Aujourd'hui, des questions restent ouvertes : « Quels sont les critères de possibilité de mise en œuvre de l'égalitarisme au sens d'une valeur intrinsèque égale des femmes et des hommes ? À quelle étape du développement de la société correspond l'établissement de la valeur intrinsèque du genre - sa prospérité économique ou sociale Quel type de développement social - structures démocratiques ou hiérarchiques - Ce processus sera-t-il accéléré par la présence de facteurs critiques, de force majeure - crises écologiques, politiques, nationales, guerres ?
Une chose est claire : la compréhension de l'égalitarisme comme une valeur inhérente à une personne avec ses traits de caractère "masculin" ou "féminin", ses domaines d'activité inhérents est un pas en avant dans la construction d'une société égalitaire sur un nouveau cycle de développement.
En conclusion - un schéma des étapes du développement de la compréhension de l'essence de l'égalitarisme:
égalité > égalité des droits > égalité des droits et égalité des chances > égalité des droits et égalité de la valeur intrinsèque, auto-identification.
égalité des sexes (Anglais)
Littérature:
Kalabikhina IE Genre social : comportement économique et démographique. Moscou, 1981.
Starikov E. Société-caserne : des pharaons à nos jours. Novossibirsk, 1996.
analyse comparative entre les sexes. Canada, 1996 :
Tuttle L. Encyclopédie du féminisme. New York, Oxford, 1986.
IE Kalabikhina
[Rapport mondial sur l'écart entre les sexes 2014, qui explore les disparités entre les hommes et les femmes dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'économie et de la politique. Apparat a étudié le rapport et sélectionné les faits les plus intéressants.
1. Il n'y a aucun pays au monde où les femmes gagnent autant que les hommes.
Bien que les femmes aient acquis de nombreux droits au cours du siècle dernier dans de nombreux pays, l'inégalité entre les sexes reste un problème même dans les plus développés d'entre eux. Il n'y a pas un seul État sur la planète où les femmes et les hommes occupant des postes similaires reçoivent le même salaire. « Les femmes représentent environ la moitié de la population mondiale et méritent d'avoir le même accès aux soins de santé, à l'éducation, aux revenus, à l'influence et aux droits politiques que les hommes », écrivent les auteurs du rapport du Forum économique mondial.
2. Les pays nordiques sont les plus proches de l'égalité des sexes
La première place parmi les pays qui réussissent le mieux à lutter contre les inégalités est occupée par l'Islande. Le top cinq comprend également d'autres pays développés d'Europe du Nord : la Finlande, la Norvège, la Suède et le Danemark. Là-bas, l'écart entre les sexes a été comblé de 80% - peut-être est-ce dû à l'économie innovante développée et au niveau de vie élevé dans ces pays.
3. Le Nicaragua et le Rwanda réussissent mieux à lutter contre les inégalités que de nombreux pays développés
La sixième place du classement prend de manière inattendue le Nicaragua. Un petit pays pauvre d'Amérique centrale a dépassé les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays du monde développé parce qu'il compte de nombreuses femmes qui poursuivent des études supérieures, travaillent professionnellement et participent au gouvernement. Juste après le Nicaragua vient le Rwanda - elle a reçu une note élevée, car il y a plus de femmes que d'hommes au parlement local.
4. La Russie est loin de vaincre l'inégalité entre les sexes, principalement à cause de la politique
La Russie occupe la 75e place du classement. Cela est dû en grande partie aux indicateurs reflétant l'implication des femmes dans la vie politique du pays. Les analystes estiment que seuls 16 % des parlementaires russes et 7 % des responsables gouvernementaux sont des femmes. De plus, l'écart de revenu entre les hommes et les femmes a contribué au faible classement.
5. Les États-Unis manquent également de femmes politiques.
Les femmes ont plus d'avantages en Amérique que dans de nombreux autres pays : les États-Unis ont atteint l'égalité des sexes dans l'éducation et un accès presque égal aux soins de santé. Cependant, l'un des pays les plus puissants du monde n'est que 20e au classement du Forum économique mondial. La raison qui entraîne l'Amérique vers le bas est le manque de femmes politiques. La situation aux USA est meilleure qu'en Russie (18% des parlementaires et 32% des fonctionnaires sont des femmes), mais on ne parle pas encore d'égalité.
6. Le Tchad, le Pakistan et le Yémen sont les pays où les niveaux de discrimination sont les plus élevés
L'une des dernières places du classement est le Tchad, où peu de femmes ont la possibilité d'accéder à l'enseignement supérieur et où presque tous les cadres, avocats et fonctionnaires sont des hommes. Le Pakistan est arrivé avant-dernier en raison de grandes disparités entre les hommes et les femmes dans la sphère économique, tandis que le Yémen s'est classé dernier en raison de l'écart de revenus, ainsi que des disparités en matière d'éducation et de politique.
7. La situation dans le monde s'est améliorée au cours des neuf dernières années et des changements se produisent dans les régions les plus inattendues.
Le Forum économique mondial a commencé à publier des statistiques en 2006 - depuis lors, les compilateurs du rapport ont régulièrement interrogé des PDG du monde entier sur les salaires de leurs subordonnés et mesuré d'autres indicateurs qui reflètent la position des femmes dans la société. Le changement se fait très lentement : en neuf ans, la situation de l'ensemble des femmes sur la planète ne s'est améliorée que de 4 %. Cependant, les recherches montrent que la plupart des pays du monde évoluent dans la bonne direction. Une dynamique positive est perceptible dans 105 des 142 pays inclus dans le rapport. Dans le même temps, la situation ne s'améliore pas seulement dans les pays développés.
8. Il faudra 81 ans pour éliminer complètement les inégalités entre les sexes
Si la lutte contre les inégalités se poursuit au même rythme qu'au cours des huit dernières années, alors, selon le Forum économique mondial, l'humanité ne pourra vaincre la discrimination à l'égard des femmes qu'à la fin du XXIe siècle.
Carte interactive montrant la position des femmes dans le monde
La carte ne fonctionne pas sur certains appareils mobiles
une caractéristique de la structure sociale, selon laquelle divers groupes sociaux (dans ce cas, hommes et femmes) ont des différences stables et des opportunités inégales dans la société qui en résultent. L'inégalité de genre a été reconnue par les chercheurs en sciences sociales et humaines en raison de l'émergence du concept de genre en 1980 comme base d'un concept féministe (Joan Scott). La conceptualisation du genre a mis en lumière le processus de construction sociale de la masculinité et de la féminité en tant que catégories opposées à valeur sociale inégale.
Puisque la suppression active des similitudes et la construction des différences nécessitent un pouvoir social, le problème de la dominance est au cœur de la théorie du genre. Le genre, avec la race et la classe, est une structure hiérarchique à la fois pour l'autonomisation et l'oppression et une structure efficace d'identité et de solidarité (Ferree). Les différences dans les constructions "masculin - féminin" caractérisent les vues des chercheurs qui construisent le social chez une personne à travers le biologique (voir, par exemple, la théorie du fonctionnalisme ou le concept de V. A. Geodakyan). La psychanalyse traditionnelle reconnaît que les modèles masculins et féminins sont diamétralement opposés dans leurs qualités (le comportement masculin typique est caractérisé par l'activité, l'agressivité, la détermination, le désir de compétition et de réussite, la capacité d'activité créative, la rationalité ; pour les femmes - la passivité, l'indécision, la dépendance comportement, conformité, manque de pensée logique et d'efforts pour l'accomplissement, ainsi qu'une plus grande émotivité et un meilleur équilibre social). En gardant les paradigmes psychanalytiques de base inchangés, K. Horney attire l'attention sur le fait que la fille grandit, réalisant qu'un homme a un «grand prix» pour la société à la fois en termes humains et spirituels, et donc, la cause du complexe de la masculinité chez la femme doit être recherchée dans des facteurs culturels supra-individuels.
S'appuyant sur la théorie de l'identité sociale de Tajfel-Turner, K. Guinci considère les hommes et les femmes comme des groupes sociaux aux statuts sociaux différents. Les groupes de statut élevé sont le plus souvent évalués en termes de compétence et de réussite économique, tandis que les groupes de statut inférieur sont évalués en termes de gentillesse, de gentillesse, d'humanité, etc. Selon l'auteur, toutes les caractéristiques positives du stéréotype féminin (chaleur, soutien émotionnel, conformité) sont des compensations typiques pour le manque de réalisations dans une "position de pouvoir". En tant que membres d'un groupe de statut inférieur, par rapport aux hommes, les femmes ont un sentiment d'identification moins développé avec leur groupe, elles ont tendance à surestimer les réalisations et la dignité masculines et à sous-estimer les leurs, adoptant le point de vue d'un groupe de statut supérieur - hommes (Répina). La confirmation de ces dispositions peut être vue dans les données de nombreuses études, par exemple, P. Goldberg a trouvé une certaine quantité de préjugés des femmes contre elles-mêmes dans le domaine de l'activité scientifique; les collégiens accordent plus d'importance aux articles signés par des hommes qu'à des femmes (Ageev).
Texte: Anastasia Travkina
Illustration : Dasha Chertanova
L'inégalité des femmes et des hommes est souvent tentée d'être expliquée par la biologie : des droits et des opportunités différents seraient associés à des différences dans le corps. On parle beaucoup des cerveaux "masculins" et "féminins" en particulier - et le préfixe "neuro-" est devenu un nouveau cycle dans le débat sur les différences innées. Il semblerait que les méthodes de recherche modernes devraient donner une réponse sans ambiguïté à la question de savoir si les hommes et les femmes pensent vraiment différemment, apprennent différemment, résolvent les problèmes et choisissent ce qui est important pour eux dans la vie. Voyons si cela est vrai et comment les données des neurosciences sont utilisées pour alimenter les stéréotypes.
Comment tout a commencé
Aujourd'hui, les tentatives des esclavagistes américains ou des scientifiques nazis de prouver « l'infériorité » de tout un groupe de personnes à l'aide de mesures nous paraissent farfelues - mais certains jugent encore logique de chercher des arguments biologiques pour montrer pourquoi les femmes sont pire que les hommes. L'idée que la pensée des femmes est moins développée que celle des hommes a été la « toile de fond » de la recherche pendant de nombreuses années.
Les scientifiques qui ont exploré le cerveau au 19ème siècle ne pouvaient pas "regarder" à l'intérieur - ils devaient s'arrêter aux dimensions extérieures. Ils ont pesé le cerveau, mesuré le rapport entre la hauteur et la largeur du crâne. La toute première découverte de l'ère victorienne - le cerveau des femmes est plus petit que celui des hommes - a commencé à être utilisée comme preuve de l'"infériorité" des femmes ; puis ils ont commencé à parler de la petite taille du visage et du rapport entre la hauteur et la largeur du crâne. Aucune des hypothèses ne s'est avérée plus tard: il s'est avéré que l'intelligence ne dépend ni de la taille du cerveau ni du crâne.
Il y a deux cents ans, beaucoup pensaient que les femmes n'étaient pas capables de science, n'étaient pas destinées à la politique et vivaient de sentiments, leurs principaux talents étaient la douceur, la douceur, la soumission et la maternité, tandis que les hommes aspirent à la découverte, au pouvoir et au contrôle. Comme le dit le philosophe Neil Levy, "En moyenne, l'intelligence féminine est meilleure dans les tâches visant à créer du confort pour les autres."
L'éducation était considérée comme dangereuse pour la santé des femmes. Edward Clark, professeur à la Harvard Medical School, a fait valoir qu'en raison de l'activité mentale chez les femmes, les ovaires peuvent s'atrophier; soi-disant cela conduit à la masculinisation, à la stérilité, à la folie et même à la mort. Soit dit en passant, une femme, la médecin Mary Jacobi, a réfuté l'idée de Clark.
testostérone et embryons
En 2005, lors d'une conférence sur la promotion de la diversité socioculturelle et de genre dans les sciences et l'ingénierie, le président de l'Université de Harvard, Lawrence Summers, a suggéré que les femmes sont naturellement moins capables de faire de la science. Inutile de dire que le fait que les femmes scientifiques aient été scandalisées par cette déclaration a été tenté de s'expliquer par leur « sensibilité » ?
Pour justifier une telle déclaration, les médias, excités par le discours scandaleux, ont rappelé la théorie de la testostérone prénatale. Selon elle, la libération de testostérone chez l'embryon mâle à la huitième semaine de développement modifie la structure de son cerveau : elle augmente les centres responsables de l'agressivité et du comportement sexuel, et diminue ceux responsables de la communication et des émotions. Cette campagne d'androgènes sur le fœtus créerait prétendument un "vrai" homme adapté à la science.
Mais il y a des problèmes avec cette théorie audacieuse. Dans un premier temps, l'influence des hormones "mâles" sur le cerveau a été étudiée chez les rongeurs, dont le cerveau est très différent en complexité du cerveau humain. De plus, même les scientifiques qui étudient comment la testostérone affecte les rats fœtaux ne peuvent pas dire exactement comment elle modifie le comportement des ratons après la naissance. Deuxièmement, il n'existe aucun moyen de mesurer directement la testostérone dans le sang d'un enfant. On peut deviner son niveau par des indicateurs indirects : en mesurant son niveau dans le sang de la mère ou dans le liquide amniotique, ou en comparant la longueur de l'annulaire et de l'index (on pense que cela est influencé par la testostérone dans l'utérus) . Cela signifie que les chercheurs ne savent pas encore avec certitude quelle part de leurs mesures est liée aux hormones fœtales, qui peuvent affecter le cerveau.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que les hormones n'affectent en aucune façon le cerveau - mais jusqu'à présent, nous ne savons pas exactement comment. De plus, il est impossible de parler du genre d'endroit où les gens
avec ou sans testostérone devrait occuper dans la société
Troisièmement, la seule façon de tester l'influence de la testostérone sur le comportement des enfants, et en même temps d'exclure l'influence des stéréotypes de genre dans l'environnement, est de mener des études sur des nourrissons jusqu'à l'âge de quelques jours. En eux-mêmes, de tels tests sont très difficiles à organiser. Par exemple, ils ont mené une telle expérience: les garçons et les filles ont été autorisés à regarder le visage du scientifique qui a mené l'expérience et la machine à écrire. Il s'est avéré que les garçons regardaient la machine à écrire plus longtemps que les filles (51% contre 41%), et les filles - le visage (49% contre 46%). En même temps, l'expérience ne s'est pas déroulée tout à fait correctement: les expérimentateurs connaissaient à l'avance le sexe des enfants, ils n'étaient pas convaincus que tous les bébés étaient dans la même position fixe et qu'il y avait la même distance de chacun d'eux à l'objet. Néanmoins, les expérimentateurs ont déclaré que les filles naissent avec un intérêt inné pour les visages et les garçons pour les objets en mouvement.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que les hormones n'affectent en aucune façon le cerveau - mais jusqu'à présent, nous ne savons pas exactement comment. De plus, il est impossible de parler de la place que les personnes avec ou sans testostérone devraient occuper dans la société.
"Créatif"
et hémisphères "rationnels"
Vous avez probablement entendu le mythe selon lequel un seul de ses hémisphères est responsable de certaines capacités du cerveau : par exemple, l'hémisphère droit est responsable de la créativité et de l'intuition, et le gauche est responsable de la logique et de la cohérence. En fait, l'asymétrie du cerveau ne concerne que les processus "techniques" de bas niveau, y compris le contrôle des sens (par exemple, les informations provenant de l'angle visuel gauche de l'œil sont traitées par l'hémisphère droit, etc.). On ne peut pas dire que les hommes utilisent davantage l'hémisphère gauche du cerveau pour parler (et donc ils peuvent exprimer clairement leurs pensées), tandis que les femmes utilisent l'hémisphère droit (et donc elles parlent de sentiments). Si tel était le cas, alors chez les hommes, les problèmes d'élocution surviendraient exclusivement lorsque l'hémisphère gauche est endommagé, et chez les femmes - l'hémisphère droit, mais cela ne se produit pas. Il s'est avéré que l'emplacement des zones « de parole » et « spatiale » des hémisphères varie pour de nombreuses raisons, y compris celles qui ne sont pas liées au sexe.
Ce que les scientifiques ont en effet découvert, ce sont des différences de connectivité cérébrale entre les hommes et les femmes. Dans le cerveau des hommes, il y a plus de connexions dans les hémisphères et dans le cerveau des femmes - interhémisphériques. Certes, il n'a pas encore été possible de prouver que ces caractéristiques sont liées au comportement et aux capacités. Il a été observé que le mode de communication dans les hémisphères dépend de la taille du cerveau : plus il est gros, plus il a de connexions hémisphériques, quel que soit le sexe du propriétaire. Dans le même temps, la taille du cerveau est proportionnelle au corps, de sorte que les personnes ayant un corps plus petit ont un cerveau plus petit et davantage de connexions interhémisphériques.
Il est impossible de conclure de ces caractéristiques que les hommes sont mieux adaptés aux tâches mathématiques et spatiales, et les femmes aux tâches de parole et d'intuition. Fait intéressant, les chercheurs d'adolescents doués en mathématiques affirment que c'est précisément la plus grande connexion entre les hémisphères (ironiquement plus fréquente chez les femmes) qui donne des capacités en mathématiques.
Spatial
et capacités d'élocution
Souvent, ceux qui cherchent à prouver la différence entre les hommes et les femmes sont guidés par ce qui leur semble évident d'après l'expérience de la vie : les femmes font moins de découvertes, sont moins représentées dans la science, écoutent plus les autres et plus souvent embêtent les enfants. Quelque chose comme cela au 18ème siècle a prouvé l'échec de l'intellect féminin : les femmes ne montraient pas de talent dans les sciences, ce qui leur était tout simplement interdit de le faire.
Afin de prouver ces "modèles" aujourd'hui, des tests spatiaux de rotation de figures tridimensionnelles sont souvent utilisés: on pense que les hommes le font mieux. Ce point de vue a été bien étudié par les psychologues sociaux. Il s'est avéré que si, avant le test, on disait aux sujets que cela déterminerait leurs capacités en ingénierie et en construction aéronautique (ou que les hommes étaient meilleurs dans ce domaine), alors les femmes affichaient des résultats inférieurs. Si vous dites que les compétences en crochet et autres travaux d'aiguille sont testées (ou si vous dites que les femmes réussissent mieux les tests), alors les femmes réussissent mieux.
Cet effet est appelé "menace de stéréotype". Les hommes comme les femmes sont soumis à des notions « intuitives » qu'il n'est pas si facile d'écarter, surtout si elles sont exprimées par des autorités : scientifiques et leaders d'opinion. Il est intéressant de noter que d'autres informations peuvent également influencer la réussite des tests, la manifestation des qualités de leadership et des ambitions : par exemple, les biographies des femmes dirigeantes, les articles scientifiques sur les capacités des femmes en mathématiques et en pensée spatiale augmentent considérablement les résultats des filles.
Jouets, enfants et primates
Il y a quelques années, les observations d'anthropologues sur une tribu de chimpanzés sauvages ont choqué tout le monde : les scientifiques ont découvert que les jeunes femelles se choyaient avec des tisons comme avec une poupée. Cette étude a servi d'argument en faveur du fait que le rôle principal d'une femme est la maternité. Mais la femme humaine n'est toujours pas exactement une femelle chimpanzé. Pour prouver (ou réfuter) la propension des petits des primates supérieurs et des humains à des activités stéréotypées dès leur plus jeune âge, il est nécessaire de mener des expériences à grande échelle avec les deux.
Les résultats de telles expériences sur des singes ont été incohérents. Les chimpanzés se sont vus offrir une voiture et un ballon "boyish", une poupée et une casserole "girly", et un livre d'images "neutre" et un chien en peluche. Les hommes jouaient avec tous les jouets de la même manière, tandis que les femmes passaient plus de temps sur les jouets « filles ». Certes, il y a là un sérieux problème : les choses humaines ont un sens différent pour les animaux. Lorsque les mêmes jouets ont été décomposés en d'autres catégories - animés et inanimés - la différence entre les préférences des femmes et des hommes a disparu.
Souvent, les données de recherche qui ne révèlent pas de différences entre les hommes et les femmes sont ignorées - mais les études qui confirment la différence sont publiées et réimprimées par les médias et les blogueurs.
Dans les expériences sur les enfants, des conclusions sans ambiguïté ne sont pas non plus obtenues. Les trains, les voitures et les outils sont considérés comme des jouets « de garçon », la vaisselle, un biberon ou un berceau sont considérés comme des jouets « de fille ». En moyenne, on peut montrer que les garçons passent plus de temps à jouer avec des voitures et les filles avec des bouteilles. Les jouets non sexistes tels que les puzzles, les pyramides, les peluches passent le même temps. D'autres chercheurs pensent que les peluches ne sont pas neutres en termes de genre, mais sont destinées aux filles et prouvent que les filles passent plus de temps avec elles.
Tout comme avec les singes, les expériences avec les enfants peuvent devenir une "prophétie auto-réalisatrice", et après elles, de nombreuses questions subsistent. Qu'est-ce qui attire exactement les enfants dans les jouets : la couleur, la température et la texture, les sons, la force, l'odeur ? Avec quoi un garçon sera-t-il plus disposé à jouer - avec un camion de pompiers sans roues ou avec Barbie sur une voiture rose ? Quelles sont les propriétés des jouets qui attirent les primates femelles et mâles, et est-il possible, en les connaissant, de concevoir de tels jouets qui n'intéresseraient qu'un seul sexe ?
Alors y a-t-il une différence
Les neurosciences sont un groupe de nouvelles sciences à un stade précoce de développement. Notre technique est encore imparfaite, il y a encore très peu d'informations sur le cerveau - et de nombreuses découvertes sur une personne sont encore à venir. Il existe des recommandations pour les neuroétudes, elles suggèrent de prendre en compte non seulement le sexe des sujets, mais aussi leur âge, leur origine, leur statut social, etc. Cette exigence prend en compte - la capacité du cerveau à changer sous l'influence de l'expérience tout au long de la vie. Si nous obtenons des données sur les différences de fonction cérébrale chez différentes personnes, nous devons comprendre si elles sont apparues dès la naissance ou par l'expérience. Les stéréotypes sont également renforcés par les informations qui atteignent un large public : souvent, les données de nombreuses études qui ne révèlent pas de différences entre les hommes et les femmes sont ignorées - mais des études confirmant la différence entre les femmes et les hommes sont publiées et réimprimées par les médias et les blogueurs.
Aucune zone du cerveau n'est responsable du talent pour les mathématiques, l'écriture, l'empathie ou les capacités culinaires : c'est une « mosaïque », impliquant de nombreuses zones, qui peut résoudre le même problème de différentes manières. Les conclusions « intuitives » peuvent s'avérer être un stéréotype ; les expériences doivent être correctement reproduites dans différents laboratoires et donner le même résultat.
Bien sûr, on ne peut pas dire que les différences biologiques entre les sexes n'existent pas du tout. La recherche peut, par exemple, aider à comprendre des caractéristiques telles que l'autisme, qui est plus souvent diagnostiqué chez les garçons. La différence doit être prise en compte dans les expériences elles-mêmes. Même pour les études cellulaires, il est maintenant proposé d'utiliser des cellules prélevées à la fois sur des hommes et des femmes, car les chromosomes déterminant le sexe codent jusqu'à 5% de notre génome et affectent les réactions de la cellule.
Dans le même temps, "différence" ne signifie pas du tout "opposé", les scientifiques suggèrent de parler de "l'effet de genre": l'humanité est une seule espèce avec de nombreuses variations dans la structure du cerveau. Les cerveaux « masculins » et « féminins » sont un mythe, et les différences existantes ne sont pas une raison de croire que certains cerveaux sont « meilleurs » que d'autres.
Presque tous les aspects de nos vies dépendent du sexe, de l'idée que les hommes et les femmes sont différents. Le genre, contrairement au genre naturel, est construit par la société et construit nos vies selon un vecteur acceptable pour les garçons et les filles. Cette idée nous dit quoi porter, comment regarder, comment parler et comment se comporter.
Qu'est-ce que le sexe ?
Anastasia Novokunskaïa
Souvent, les habitants ne font pas de distinction entre le sexe biologique et le sexe social, qui se crée dans le processus d'éducation. Nous sommes habitués à vivre dans un système de coordonnées binaires, au-delà duquel il est difficile d'aller.
Catherine Ivanova
Sociologue, diplômée de l'UE Saint-Pétersbourg
Je dirais que le genre est une différence basée sur l'idée que nous sommes différents en genre. Cette idée est inchangée. Cela explique pourquoi nous devrions faire les choses de cette façon et pas autrement. Contrairement au sexe naturel, le sexe social est un processus en constante évolution.
Deux points restent fondamentaux : la différence et l'inégalité. Au fur et à mesure que le progrès historique progresse, de moins en moins de moments sont déterminés par le sexe naturel. Et avant, par exemple, on supposait qu'une femme ne pouvait pas se livrer à une activité intellectuelle, car le sang s'écoule de l'utérus vers le cerveau, ce qui peut interférer avec la fonction de reproduction.
Les différences entre les sexes sont toujours justifiées par des références à la certitude biologique, mais ce qui est exactement déterminé biologiquement change au cours de l'histoire.
Ksenia Podolskaïa
En art, le genre passe par le concept d'esthétique et de construction artistique. L'artiste crée des images dans le cadre de la société et de l'époque dans lesquelles il vit.
Par exemple, dans le tableau «Construction du métro avec une perceuse» de l'artiste Alexander Nikolayevich Samokhvalov, 1937, la construction du métro est une femme forte et athlétique qui n'est en aucun cas inférieure à un homme, car à cette époque, une femme agissait principalement comme un camarade. Cette attitude est née dans un contexte d'effacement des frontières sexuelles. Samokhvalov, en tant qu'artiste, rend ses femmes fortes, musclées, mais en même temps très sexy - c'est ainsi qu'il montre son attitude à leur égard.
Stéréotypes de genre et systèmes d'inégalité
Catherine Ivanova
Sociologue, diplômée de l'UE Saint-Pétersbourg
Le stéréotype est une fonction psychologique très utile. Il simplifie la perception du monde, permettant au cerveau d'économiser des ressources. Dans la vie, nous sommes confrontés à un grand nombre de situations où vous devez prendre rapidement des décisions et évaluer la situation. C'est bien si vous avez des comportements tout faits. Sans eux, notre cerveau aurait du mal.
Les stéréotypes se transforment en modèles stables. Nous définissons quelque chose comme cool et bon, mais quelque chose ne l'est pas.
Anastasia Novokunskaïa
Étudiante du programme de doctorat de l'UE Saint-Pétersbourg, administratrice du programme "Etudes de genre"
Les stéréotypes de genre sont bien reflétés dans la théorie de la chercheuse américaine Cecilia Ridway. En 2011, elle a écrit un livre sur la société américaine, Framed by Gender: How Gender Inequality Persists in the Modern World. Le livre dit qu'en Amérique, il y a beaucoup d'efforts pour surmonter l'inégalité des sexes, mais dans le domaine de la vie familiale et du travail, les résultats de ces efforts ne sont pas si tangibles.
Ces systèmes d'inégalités sont reproduits par des croyances dites culturelles, c'est-à-dire des stéréotypes.
Parfois, nous pensons que les stéréotypes de genre sont positifs. Mais au-delà de leurs frontières, des systèmes d'inégalité vont se construire. Nous attribuons aux gens certains modes de vie et de comportement "par défaut". Par exemple, lorsqu'une femme part en congé de maternité pendant trois ans, elle perd une quantité importante de « points sociaux » en termes de carrière, de croissance personnelle, et bien plus encore. Une femme devient dépendante d'un homme, y compris financièrement. Même à long terme, la carrière d'une femme est plus vulnérable que celle d'un homme. Cette inégalité est fondée sur le stéréotype selon lequel la femme, par nature, s'occupe le mieux des enfants. Mais ce n'est pas un fait absolu, mais seulement un stéréotype.
Même en Scandinavie, où la société lutte explicitement contre les inégalités, où le congé parental est équitablement réparti entre hommes et femmes, et où 40 % des postes de direction du pays sont occupés par des femmes, même dans ces conditions, les croyances culturelles sont très fortes. Ils se reproduisent depuis des dizaines de milliers d'années, et nous voulons les décomposer en une ou deux générations.
Quelle est la différence entre les hommes et les femmes
Catherine Ivanova
Sociologue, diplômée de l'UE Saint-Pétersbourg
Mâle et femelle sont de nombreuses différences. Les hommes et les femmes ne sont pas dichotomiquement différents - il existe de nombreux niveaux d'inégalité entre eux. Les théories qui capturent cette multiplicité sont maintenant très demandées en sociologie.
Il n'y a pas un seul modèle d'homme ou de femme, mais il existe de nombreuses masculinités et de nombreuses féminités.
Elena Zdravomyslova
La philosophe post-structuraliste américaine Judith Butler dit qu'il n'y a pas de genre stable, mais il y a un genre performatif que nous créons dans le processus de communication avec les autres. Avec l'aide de la performance (formes de parole, par exemple). Dans la pratique de la parole, l'inégalité est fixée sous la forme de formules «un homme devrait», «une femme devrait», «elle est incapable», «il n'est pas prédisposé», etc. L'inégalité est donc fixée dans la langue.
Anastasia Novokunskaïa
Étudiante du programme de doctorat de l'UE Saint-Pétersbourg, administratrice du programme "Etudes de genre"
Nous n'avons pas deux pôles masculin et féminin, mais il existe de nombreuses positions avec différents niveaux de manifestation du masculin et du féminin. De plus, l'inégalité entre les sexes recoupe de nombreuses autres formes d'inégalité - ethnique, d'âge, religieuse et bien d'autres.
Pourquoi est-ce que quand une fille met une chemise d'homme, ça peut être sexy, mais si un homme met quelque chose de la garde-robe d'une fille, cela évoque un sentiment différent ?
Catherine Ivanova
Sociologue, diplômée de l'UE Saint-Pétersbourg
Que signifie "femme en chemise d'homme" ? Le contexte est important ici. Quand on me parle de cette image (une femme en chemise d'homme), il semble qu'elle l'ait mise le matin après un rapport sexuel - cette image est très sexualisée. Les choses ne sont pas importantes, mais le marquage "femelle - mâle" est important. Même si une femme met un truc d'homme ou utilise des trucs typiquement masculins, cela finit par devenir de nature sexuelle. Par exemple, le pantalon est devenu étroit - il couvrait tous les endroits les plus intéressants. De symbole de la lutte pour l'égalité des droits avec les hommes, elles sont devenues un instrument d'objectivation.
Dans notre société, un homme est pris comme point de départ, et une femme est toujours numéro deux et quelque chose de secondaire. Cela peut être vu lorsque l'on parle de typiquement "féminin" et "masculin". Par exemple, ce qu'est la féminité n'est pas très clair, mais un homme est toujours une image compréhensible et claire. Les hommes devraient toujours ne pas être des femmes et défendre leur statut. L'homme y pense tout le temps. Si un homme dit "Je n'aime pas les homosexuels", alors il ne déteste pas toujours sincèrement les homosexuels. Il défend juste sa différence avec la féminité, car on croit que "gay" est féminin. C'est une ligne de lutte discursive.
L'homme, pour ainsi dire, dit "Je suis un homme, pas ceux-là."
Elena Zdravomyslova
Professeur à la Faculté des sciences politiques et de sociologie, co-coordonnatrice du programme d'études sur le genre
Le typage du genre est impliqué dans ce cas de chemise. Dans l'esprit du public, il existe une simple division dichotomique entre hommes et femmes. Sous la condition d'une structure rigide, où il existe des modèles de féminité "correcte" et de masculinité "correcte", un homme qui met des vêtements féminins réduit sa masculinité. Une structure sociale aussi claire ne permet absolument à aucun monstre de la détruire.
Dans la société moderne, les femmes repoussent activement les limites de la norme du "féminin" et du "non féminin". Les femmes maîtrisent les types d'activités qui étaient auparavant réservées aux hommes. Il y a une pénétration massive des femmes dans le monde des hommes, qui se traduit par la normalisation du vêtement masculin.
Les vêtements pour hommes (pour la plupart) sont un "costume" pour un environnement urbain. Par conséquent, si une femme est incluse dans cet environnement, alors pourquoi ne pas mettre une chemise pour homme - très pratique.
Ksenia Podolskaïa
Critique d'art, Université pédagogique d'État russe im. Herzen
Dans la société, il y a des modèles de masculinité, de féminité classique. Par exemple, lorsqu'elles rencontrent des femmes, elles peuvent tourner la joue pour un baiser, et de la part d'un homme, cela sera perçu de manière un peu sauvage.
Le comportement d'une femme est moins limité par les normes.
Du point de vue de l'art, tout est plus simple ici, car le regard artistique justifie toute action. Par exemple, l'artiste mexicaine Frida Kahlo, qui met des vêtements pour hommes, ou le dadaïste français Marcel Duchamp, qui avait l'image de Rosa Selyavi, habillée en femme et s'est créé un alter ego. Ce comportement était son expression artistique. Lorsque de telles actions sont passées dans un contexte artistique, cela facilite de nombreuses déviations par rapport à la norme.
Vladislav Yuryevich Mamyshev-Monroe est un homme qui a fait sa Marilyn Monroe principalement. Il s'est capturé sur des photographies dans diverses tenues féminines. Ici l'artiste n'est pas engagé dans la perversion, mais se passionne pour la recherche artistique.
Dans les exemples décrits ci-dessus, il y a un moment postmoderne qui déconstruit la réalité, travaillant avec les simulacres de Baudrillard : on comprend que tout n'est pas sérieux, tout n'est qu'un jeu dans le cadre de l'art, qui n'a rien à voir avec la société.
L'artiste construit sa position dans l'image, et nous la lisons. Ces choses qui nous semblent étranges ou déplacées dans la vie, dans une image artistique, semblent complètement harmonieuses dans le cadre de l'expérience artistique.
Anastasia Novokunskaïa
Étudiante du programme de doctorat de l'UE Saint-Pétersbourg, administratrice du programme "Etudes de genre"
La théorie des cadres dit que nous avons un certain ordre où toutes les interactions sont ritualisées. Nous basculons conditionnellement entre ces cadres en fonction du contexte. À cet égard, le genre est l'un des cadres de base.
Dans le cas de la chemise, il nous semble qu'il y a moins d'exigences pour les femmes que pour les hommes. Si une femme peut mettre une robe, un pantalon ou une jupe et rester une femme, alors pour un homme, il y a moins de telles variations dans la création d'une image.
Je pense que ce cas est lié au fait que le corps féminin et l'image féminine dans notre culture est toujours plus objectivée que le masculin. Vêtue d'une chemise d'homme, la fille ne cesse pas d'être un objet sexuel.
La masculinité impose plus de restrictions à un homme en termes d'apparence. Mais il a plus de pouvoir. Le nombre d'exigences pour un homme augmente proportionnellement à son statut, y compris l'habillement. Il y a plus d'hommes dans les professions prestigieuses, ils ont des salaires plus élevés - c'est une illustration du fait qu'au sein d'une même entreprise, les femmes ont esthétiquement plus d'opportunités, et les hommes ont plus de pouvoir, mais moins de liberté esthétique. Chaque groupe à différents niveaux d'inégalité a son propre nombre de "points" dits bonus.
Nous ne pouvons pas vivre dans une société sans autodétermination de genre. Cependant, le genre peut à la fois guider les hommes et les femmes dans leur vie, les aider, et les conduire dans la boîte, créant des stéréotypes négatifs et des inégalités. Si vous êtes conscient de vos positions de genre et traitez cette question de manière critique, vous pouvez découvrir beaucoup plus de libertés et vous débarrasser des stéréotypes restrictifs. Ensuite, vous ne répéterez pas les erreurs commises par les héros de la nouvelle vidéo de VIA "Hurts".