Lumières russes du 18ème siècle et son idéologie. Histoire du monde : la formation d'une civilisation industrielle. Le mythe de l'existence de scientifiques indépendants de l'État
- En route vers les Lumières
- Académie des Arts
Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée de la connaissance, nous nous souvenons de ceux qui étaient à l'origine de l'éducation et de la science russes et poursuivaient un objectif noble - faire de la Russie une puissance forte et éclairée, ainsi que ce pour quoi les universités russes étaient célèbres, qui ont longtemps été à l'ombre des monuments et des réalisations occidentales.
La science russe est inconcevable sans les réformes de Pierre Ier et d'Elisabeth, les découvertes scientifiques de Mikhail Lomonossov, l'envie d'art et les connaissances encyclopédiques de Catherine la Grande, l'esprit flexible de son associée intellectuelle et rivale Ekaterina Romanovna Dashkova et, bien sûr, Chouvalov et Ivan Ivanovitch Betsky. Tous ceux-ci personnalités extraordinaires fait avancer notre pays, brisant le stéréotype de sa rigidité et de son profond retard. Ouverture de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, de l'Institut Smolny et de l'Université de Moscou, compilation dictionnaire explicatif, vulgarisation de la langue russe et attraction des meilleurs spécialistes étrangers pour l'enseignement - tels sont leurs mérites. Comment a commencé ce chemin épineux, l'histoire de l'éducation russe, et à quel point les fruits des Lumières nationales ont-ils été doux?
En route vers les Lumières
« Neige éternelle, tout le monde porte des manteaux de fourrure et tous les militaires, mais l'hospitalité est extraordinaire et tous les paysans sont très obéissants!" - c'est l'opinion la plus courante sur la Russie, qui a été diffusée par Frau Lenore dans "Spring Waters" de Turgenev - et c'est en 1840!
Au XVIIIe siècle, notre pays, aux yeux des étrangers, ressemblait à une sorte d'état étrange, glacial et semi-sauvage, qui n'était en rien associé au progrès et à l'ampleur des vues européennes. Mais nous devons rendre hommage : à tout moment, il y a eu des gens qui ont habilement réfuté ce stéréotype - et pas avec des mots, mais action décisive. La figure la plus emblématique du processus de transformations à grande échelle de notre patrie est considérée comme Pierre Ier. Etant vagabond, dans la poussière et la sueur, le Grand Pierre, comme une sorte de dieu, Brillait de majesté dans son œuvre : Le héros est honoré même en haillons !"- a écrit Gavriil Romanovich Derzhavin à son sujet. Il est à noter que le tsar russe est allé pour la première fois à l'étranger non pas en tant que monarque, mais en tant qu'étudiant assidu, déterminé à étudier le mode de vie européen. Il travaillait 14 heures par jour et maîtrisait 12 professions à la fois, dont un charpentier, un constructeur naval, un tourneur, un horloger, un médecin, un artilleur, un maçon - l'agité Peter était fier de chacun de ses rôles. C'est ce tsar qui a eu l'idée d'ouvrir des établissements d'enseignement laïcs en Russie, car avant ses réformes, l'éducation était religieuse et il y avait un besoin urgent de expertsà cette époque, ce n'était pas le cas, il n'est donc pas surprenant que même les nobles ne puissent pas se vanter d'une alphabétisation irréprochable.
L'ambitieux Pierre a tenté par tous les moyens de sortir le pays de son isolement culturel, ce qui lui a valu à la fois des partisans dévoués et des ennemis implacables qui l'appelaient nul autre que l'Antéchrist. (Cependant, toute innovation provoque toujours une vague d'émotions contradictoires, mais sa véritable signification est sensiblement réalisée beaucoup plus tard.) Par le décret royal du 14 janvier 1701, "l'École des sciences mathématiques et de navigation" a été ouverte à Moscou - et elle C'est elle qui est devenue la première institution laïque en Russie, où, de plus, non seulement les enfants nobles, mais aussi la progéniture des commis et d'autres personnes de service à naître pouvaient recevoir une éducation. Je dois dire, une transformation inédite à l'époque. Mais bien sûr, Peter ne s'est pas concentré sur toutes les sciences existantes, mais principalement sur les affaires navales et médicales. Déjà en 1707, il ouvrit l'école de médecine de l'hôpital militaire de Moscou et l'école de chirurgie de Saint-Pétersbourg (toutes deux devinrent plus tard des académies). Ajoutez à cela les écoles dites numériques et militaires, conçues pour préparer les personnes alphabétisées à la future fonction publique.
Et un an avant sa mort, en 1724, Pierre Ier ouvrit l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, qui devint le centre des meilleurs esprits d'Europe. mathématicien allemand Goldbach, l'astronome français Delisle, le chimiste Burger, le professeur de jurisprudence Bekenstein et bien d'autres ont ensuite donné des conférences aux étudiants russes. Malheureusement, avec la mort de Pierre le Grand, l'activité de l'académie était dans les limbes : le statut de la science dans notre pays était trop incertain. nouvelle vie seule la fille du tsar réformateur Elizaveta Petrovna, qui a approuvé les règlements et le personnel de cette institution, y a respiré (cela s'est déjà produit à la fin des années 1740).
"Merry Queen" et la science russe
« Depuis le règne de la princesse Sophia, la vie en Russie n'a jamais été aussi facile", - Klyuchevsky a écrit sur l'ère d'Elizabeth, une digne fille de son père, qui a poursuivi son travail de toutes les manières possibles, mais avec un seul différence fondamentale- sans effusion de sang. Malgré le fait que l'impératrice était une amoureuse des bals et une vraie fashionista (selon les rumeurs, 15 000 robes étaient conservées dans sa garde-robe et elle n'en portait pas deux fois), elle s'est non seulement amusée et affichée, mais a également renforcé ses relations avec l'Angleterre et la Hollande et a obtenu que l'important statut impérial de la Russie soit reconnu par les principales puissances européennes. Beaucoup a été fait pour la science.
Le nom glorieux d'Elizabeth a été inlassablement chanté par Lomonossov dans ses odes, car c'est sous elle que l'Université de Moscou et l'Académie des Arts ont été créées (son ouverture était le rêve de Peter, qu'il n'a pas eu le temps de réaliser), ainsi que le Théâtre dramatique et les premiers gymnases.
Sous le règne de la "joyeuse reine", Pétersbourg elle-même a acquis un look élégant " style harmonique de Rastrelli - oratorio de dentelle de stuc», comme l'a dit le poète moderne Alexei Purin, ornaient les principaux ensembles architecturaux de la ville. Le Grand Palais de Peterhof, le monastère de Smolny et le palais d'hiver - tout cela a été créé par un architecte italien, grâce auquel la capitale sombre, traditionnellement peinte dans des tons de plomb, scintillait de dorure, d'ocre chaud, de blancheur crémeuse et d'azur bleu pâle.
L'Université de Moscou et les mérites de Lomonossov
La création de l'Université de Moscou a eu lieu le 25 janvier 1755. " La très chère Elizabeth, après son accession au trône de toute la Russie, a accordé le droit à tous ceux qui souhaitaient étudier gratuitement n'importe quelle science, à la fois à l'Université de Moscou, fondée par elle en 1755, et au Corps des cadets de la marine, ouvert en même temps où l'on enseigne les sciences aux nobles pauvres, dont ce cadre», - rapporta l'envoyé de Louis XV Douglas à son roi. Cette étape était d'une importance capitale pour le pays: désormais, un représentant de n'importe quelle classe (à l'exception des serfs) pouvait recevoir une éducation - l'essentiel était le talent et la soif de connaissances. Et comment ne pas se souvenir de Mikhail Vasilievich Lomonosov, qui, bien qu'il n'ait pas enseigné à l'université, a contribué à son ouverture et s'est efforcé d'y faire lire des conférences en russe. Fonctionnalité: parmi les académiciens invités, seuls deux étaient des citoyens russes (N.N. Popovsky, professeur d'éloquence et maître de philosophie, et A.A. Barsov, mathématicien et connaisseur de littérature). Certes, le désir de Lomonossov de faire ses conférences en russe ne s'est concrétisé qu'après sa mort: un tel décret avait déjà été publié par Catherine II.
Au départ, l'Université de Moscou ne formait que des médecins, des avocats et des philosophes, et le processus lui-même était extrêmement lent. Ainsi, en 1758, il n'y avait que 100 étudiants et seuls 30 d'entre eux recevaient une bourse (40 roubles par an), tandis que d'autres étudiaient avec leur propre argent.
En parlant de l'Université de Moscou, il est important de mentionner son conservateur Ivan Ivanovich Shuvalov et le premier directeur Alexei Mikhailovich Argamakov, qui, bien qu'il ne soit resté à son poste que deux ans, a réussi à l'enrichir de l'étendue de ses vues. Il était étudiant à l'Académie de Genève, suivait des cours de jurisprudence, d'anatomie et de mathématiques, parlait bien le français et voyageait activement à travers l'Europe (une sorte de modèle classique véritable personne éclairée). Mais, malheureusement, en 1757, lors d'un de ses voyages de travail à Saint-Pétersbourg, Argamakov mourut subitement, n'ayant pas le temps de mettre toutes ses idées en pratique.
Mais Shuvalov a non seulement réussi à diriger l'Université de Moscou, mais est également devenu le premier directeur de l'Académie des arts - une autre idée originale de Peter et élisabéthaine, dont il vaut la peine de parler plus en détail.
Académie des Arts
L'Académie des Arts, située sur le quai Universitetskaya à Saint-Pétersbourg, a produit toute une galaxie d'artistes brillants appartenant à différentes générations. Fiodor Rokotov, Karl Bryullov, Mikhail Vrubel, Ivan Aivazovsky, Alexander Benois, portraitistes des Lumières, marins, peintres de batailles, symbolistes - ils ont tous été élevés dans les murs de cette établissement d'enseignement, ouvert en 1757 à l'initiative de Lomonosov et Shuvalov.
C'est Ivan Ivanovitch qui est devenu le premier président et, peut-être, l'un des principaux inspirateurs et mécènes avec l'architecte Kokorinov. Shuvalov a invité des professeurs de l'étranger (de France, d'Italie et d'Allemagne) et en 1758 a marqué le premier cours des futurs artistes de 38 étudiants - 11 nobles et 27 roturiers. Il a également fourni temporairement son manoir sur Sadovaya pour les cours, puis plusieurs bâtiments résidentiels entre les 3e et 4e lignes de l'île Vasilyevsky. En outre, Ivan Ivanovitch a fait don de 101 œuvres d'art à l'Académie, plusieurs dizaines de gravures et dessins d'artistes européens, ainsi que des livres coûteux, parmi lesquels figuraient, par exemple, un ouvrage sur l'anatomie du chirurgien belge Adrian Spiegelius et l'album " Les Palais de Gênes" de Rubens. Malgré la reconstitution puissante, comme dans le cas de l'Université de Moscou, processus éducatif au début, il s'est développé lentement - de nombreux nobles étaient sceptiques quant à l'occupation elle-même beaux-Arts, le considérant comme un simple métier, indigne de leur attention. Mais au fil du temps, cette opinion a échoué, car certains étudiants de l'Académie ont eu la possibilité de se former à l'étranger - par exemple, Fyodor Rokotov, qui, après son retour de Paris, a peint un portrait de Catherine II. L'impératrice exigeante se satisfait de ce "profil, presque héraldique dans sa netteté" et charge désormais de représenter son visage d'après les originaux de la jeune artiste.
En fait, le processus même d'apprentissage dans les quatre départements (peinture, sculpture, gravure, architecture) ne pouvait pas être qualifié de simple. Les élèves se levaient à 5 heures du matin et ne terminaient les cours qu'à 22 heures. Des dizaines de pinceaux, une livre de suie, du vernis florentin, des peintures au sol, l'huile de lin, cinabre, vokhra et terre d'ombre... Les élèves ont travaillé en commençant par copier et en se perfectionnant dans les techniques choisies.
Et voici un fait curieux: selon l'une des versions, Catherine II a spécifiquement ordonné de faire une cour ronde à l'intérieur de l'Académie, dont la superficie est égale au dôme de Saint-Pétersbourg. L'idée de perfection et d'esthétique élégante a imprégné littéralement toutes les sphères de cette époque.
Ami éclairé de Catherine la Grande
Une autre figure associée à la fois à l'Académie des arts et à d'autres établissements d'enseignement était le compagnon d'armes de Catherine la Grande, Ivan Ivanovitch Betskoy, qui a remplacé Shuvalov en tant que directeur.
Betskoy est né à Stockholm et a passé la majeure partie de sa vie à l'étranger, loin de son pays natal. Il était brillamment éduqué, parlait couramment le français et l'allemand, aimait les idées de Rousseau, Voltaire et Diderot, avait une fortune impressionnante et avait l'occasion de communiquer avec les personnes les plus éclairées d'Europe et personnes augustes. Néanmoins, malgré l'étendue des points de vue européens et longue vie hors de Russie. Ivan Ivanovitch était un vrai patriote de son pays. En 1762, il retourna dans son pays natal et devint bientôt le secrétaire personnel de Catherine II. Elle changeait de dames d'honneur, repoussait les favorites, mais elle écoutait invariablement Betsky.
Ils avaient beaucoup en commun : éducation, goût raffiné, intérêt pour l'idée de rationalisme, fascination pour les encyclopédistes... Tous deux ont voulu créer, comme Pygmalion, leur propre Galatée éclairée, peuple d'une nouvelle ère qui a rompu à jamais avec l'analphabétisme. et ont eu la possibilité de recevoir gratuitement des connaissances de haute qualité. Donnons du crédit : en cela, ils ont très bien réussi. Merci à Betsky, maison pédagogique pour les enfants illégitimes, une école commerciale pour la progéniture marchande, une école à l'Académie des sciences et à la Société impériale d'éducation nobles jeunes filles(le futur Institut Smolny), et aussi le corps de la noblesse de terre a été transformé. Ivan Ivanovitch croyait sincèrement que l'éducation meilleures qualités seulement possible sans coercition et punition physique et l'enseignant doit être un modèle pour ses élèves.
Smolyanki et l'éducation des femmes
L'Imperial Educational Society for Noble Maidens, créée en 1764, s'appelait " donner à l'État des femmes éduquées, de bonnes mères, des membres utiles de la famille et de la société". Une formulation pathétique aussi éloquente a bien sûr suscité le scepticisme: seuls les paresseux ne plaisantaient pas sur les demoiselles de Smolny, qui parlaient des langues étrangères, savaient dessiner et parler des tragédies de Corneille et de Racine, mais étaient complètement coupées de vrai vie. Ils ont plaisanté, mais entre-temps, de nombreuses personnalités célèbres ont choisi les femmes de Smolensk comme compagnes de vie. Ainsi, l'écrivain Radishchev, le poète Kapnist et le prince Ivan Mikhailovich Dolgorukov se sont mariés précisément avec des diplômés de l'Institut des Nobles Maidens. Et combien d'élèves exceptionnels se sont montrés dans le XXe siècle rebelle!
Mais revenons au 18e siècle, lorsque les femmes de Smolyanka commençaient à peine leur éducation. Alors, comment le processus d'apprentissage lui-même s'est-il déroulé ? Elle a duré jusqu'à 12 ans (malgré le fait que les parents n'avaient pas le droit de « rappeler » leur enfant) et a été divisée en quatre étapes. Les plus jeunes élèves, ou « cafetières », comme on les appelait par la couleur de leur robe, étudiaient la loi de Dieu, les langues russes et étrangères, l'arithmétique, le dessin, la couture, la danse et la musique. De 9 à 12 ans, les jeunes filles ont appris l'histoire et la géographie, et les ont également initiées aux bases de la conduite des affaires. Ménage. À l'étape suivante, les filles ont appris les mêmes disciplines, en ajoutant la physique, la littérature, les bases de l'héraldique, l'architecture et la poésie. Et en dernière année (de 15 à 18 ans), les élèves, qu'on appelait "blancs" - toujours par la couleur de la robe, approfondissaient toutes les connaissances qu'ils avaient reçues avant de s'envoler hors de l'alma mater.
Et voici ce qui est important: Betskoy connaissait non seulement toutes les femmes de Smolensk par leur nom, mais les traitait également avec une sympathie paternelle, arrangée pour elles soirées spéciales et "supervisé" les demoiselles et à la fin de l'institut. C'est difficile à croire, mais un vieil homme imposant avec une perruque grise, un mari influent et instruit, était timide en leur présence ! Surtout en communication avec Glafira Alymova - sa principale sympathie. Soit dit en passant, la jeune fille a fait une bonne carrière à la cour, devenant la demoiselle d'honneur de Catherine II, l'épouse du conseiller privé Alexei Rzhevsky et l'une des premières harpistes de notre pays.
Mais Ivan Ivanovich, hélas, n'a pas créé sa propre famille et, à la fin de sa vie, il a même été retiré par l'impératrice des affaires éducatives. Catherine II n'aimait pas que quelqu'un « s'approprie la gloire de l'État ».
Ekaterina Malaya et ses réalisations éducatives
Une autre personne importante dans l'éducation russe était Ekaterina Romanovna Dashkova, une ambitieuse associée de l'impératrice et l'une des femmes les plus éclairées de son époque (pas étonnant qu'elle s'appelait Catherine la Petite, par analogie avec la Grande). Soit dit en passant, pour la fameuse «appropriation de la gloire de l'État», elle l'a également obtenue de la reine, qui a décrit son amie comme suit: « Elle est très intelligente, mais avec une grande vanité combine un caractère excentrique". Ekaterina Romanovna était vraiment une dame au savoir encyclopédique et, à certains endroits, sa supériorité intellectuelle atteignait le point de comique: elle pouvait interrompre la représentation pour corriger les fautes d'élocution des acteurs, et même le service religieux, si tout à coup le prêtre tournait être insuffisamment alphabétisé. Dashkova a conservé son tempérament fort et ses jugements péremptoires aux cheveux très gris. Par exemple, elle a déclaré un jour ce qui suit à l'éditeur de Russkiy Vestnik : Je me porte volontaire pour être votre employé, uniquement avec une persuasion : je suis persistant et même capricieux à mon avis et dans mon style, je vous demande de ne changer aucune lettre, virgule, ou point».
Qu'est-ce que cette femme a fait pour l'éducation russe? Tout d'abord, en 1783, Ekaterina Dashkova est devenue directrice de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg. De plus, la princesse active a été l'initiatrice de la création de l'Académie russe, dont le but principal était l'étude de la langue russe. Elle a attiré des spécialistes, s'est occupée de l'ouverture de cours publics, a activement cherché à établir le travail des imprimeries et des maisons d'édition ... C'est Dashkova qui a invité des scientifiques à créer le premier dictionnaire explicatif russe et a écrit un certain nombre de définitions pour celui-ci de sa propre main , en sélectionnant avec soin jusqu'à 700 mots pour les lettres "c", "ch" et "sh". Et voici le paradoxe : pendant longtemps cette femme n'a pas parlé russe, mais à la fin elle en est devenue la plus active partisane ! Qui sait jusqu'où Dashkova aurait avancé dans ses expériences pédagogiques si ce n'était de sa démarche téméraire: en 1795, la pièce en disgrâce Vadim Novgorodsky de Yakov Knyazhnin a été publiée au Théâtre russe, publiée à l'Académie des sciences. Catherine II ne pardonne pas de telles libertés. Dashkova a été excommunié de tous les postes.
Importance des Lumières russes au XVIIIe siècle
Le Siècle des Lumières a offert de nombreuses opportunités à la société russe : les femmes ont enfin pu s'instruire, la langue russe est devenue plus accessible et les barrières de classe ont été progressivement minimisées. Bien sûr, ce processus a été long et a suscité de nombreux sourires, mais au final, le parti raisonnable a gagné, ce qui signifie que tous les efforts des meilleurs esprits de notre pays n'ont pas été vains. Sinon, vous ne seriez pas en train de lire ces lignes maintenant...
Si vous trouvez une erreur, mettez en surbrillance un morceau de texte et cliquez sur Ctrl+Entrée.
***
L'un des premiers penseurs russes qui déjà dans la première moitié du XVIIIe siècle a vu de nouveaux phénomènes dans la vie de la Russie et a essayé de les comprendre d'un point de vue pédagogique était Vasily Nikitich Tatishchev (1686-1750). Réalisant que la Russie devait trouver sa propre voie historique menant à l'avenir, Tatishchev a essayé d'utiliser les réalisations alors les plus modernes de la science d'Europe occidentale, en les réfractant conformément à l'expérience historique nationale. C'est pourquoi il s'est avéré être un homme à l'origine de nombreux courants de la vie philosophique et sociopolitique russe.
Ainsi, pour la première fois dans l'histoire de la pensée sociale russe, Tatichtchev a considéré tous les problèmes du point de vue du déisme philosophique, base de toute la vision du monde de l'éducation. Les déistes dans leurs enseignements combinaient des vues matérialistes et idéalistes. Cette connexion était le plus souvent mécanique, c'est pourquoi le déisme était toujours intérieurement contradictoire. Mais le fait même de l'équation de la Divine Providence (c'est-à-dire idéale) et de «l'être naturel» (c'est-à-dire matériel) par les déistes a joué un rôle important dans l'histoire.
Dans son ouvrage "Le Lexique de l'histoire, de la géographie, de la politique et du civil russes", Tatishchev donne précisément la définition déiste du concept d '"essence" ("nature"). Cette définition est controversée. D'une part, Dieu est "le commencement de toutes choses dans le monde", et d'autre part, Dieu est également inclus dans le concept de "nature", avec "créature" (animaux). D'une part, la nature est déterminée par la Sagesse de Dieu, et d'autre part, les choses, les corps et même les "esprits" sont dans une sorte d'état naturel commun.
Dans cette compréhension contradictoire de l'essence de la relation de Dieu avec le monde réside quelque chose de nouveau dans la pensée sociale russe. Le Dieu de Tatishchev se dissout dans la nature, s'unit à la "nature". Par conséquent, la définition de Tatishchev de la "nature" est une tentative déiste de trouver une définition d'une certaine substance, voire de la "matière", comme une sorte d'état unique de tous les êtres vivants, de toutes les choses et même des âmes humaines. En d'autres termes, Tatishchev cherche à s'élever à une vision de la nature, de le monde comme "un tout".
Et si Tatishchev a réfléchi aux problèmes de la relation entre le matériel et l'idéal d'un point de vue purement théorique, alors plus tard M.V. Lomonossov, essayant de relier la philosophie aux conclusions des sciences naturelles, a commencé à rechercher des preuves scientifiques naturelles de la matérialité du monde.
Mikhail Vasilyevich Lomonosov (1711-1765), à la suite de Tatishchev, mais indépendamment de lui, est venu à la reconnaissance de l'unité de la nature. "Je trouve la nature partout comme moi", écrivait-il, et avoir une propriété. De même, en s'assurant que dans les comètes l'air et les vapeurs sont les mêmes qu'ici, ils ont des propriétés.
Lomonossov a également beaucoup réfléchi au concept de "matière". Dans ses œuvres, vous pouvez trouver plusieurs définitions se clarifiant les unes les autres. "La matière est ce dont le corps est constitué et dont dépend son essence", écrit-il dans "Expérience dans la théorie des particules insensibles". Dans un autre endroit, on trouve aussi la définition suivante : "... La matière est un impénétrable étendu, divisible en parties insensibles (d'abord, cependant, il faut dire que les corps sont constitués de matière et de forme, et montrer que cette dernière dépend de la ancien)".
On peut voir que la compréhension de Tatishchev de l'essence de la "nature" était plus dialectique. En d'autres termes, Tatishchev était théoriquement conscient de l'interpénétration dialectique complexe de l'idéal et du matériel. Lomonossov est allé plus loin, prouvant l'indépendance du second par rapport au premier, soulignant précisément la matérialité du monde environnant. Historiquement, cela était apparemment inévitable, mais les vues de M.V. Lomonosov est plus mécaniste par rapport aux vues philosophiques de V.N. Tatichtchev.
D'autres éducateurs russes ont également adhéré à l'image déiste du monde, poursuivant pour la plupart la ligne Lomonossov. Intéressant à cet égard sont les jugements de Dmitry Sergeevich Anichkov (1733-1788) sur la relation entre l'âme et le corps, c'est-à-dire l'idéal et le matériel dans son "Parole sur différentes façons, l'union la plus étroite de l'âme avec le corps de ceux qui expliquent." Un autre penseur de la seconde moitié du XVIIIe siècle, Yakov Pavlovich Kozelsky (1728-1794), dans son ouvrage "Propositions philosophiques", parlant de la nature (c'est-à-dire, nature), fait une distinction stricte entre "naturel" ou naturel et "surnaturel", "surnaturel" ou surnaturel. "La nature, - écrit-il, - est appelée la force active de toute chose, et donc le naturel est appelé ce qui de la force et l'essence dont la chose peut être comprise et interprétée ; par exemple, le travail naturel du feu est de brûler ; et ce qui ne peut être compris et expliqué à partir du pouvoir et de l'essence d'une chose, alors cela s'appelle surnaturel, surnaturel ou miracle; par exemple, un acte surnaturel, ou un miracle, était que le prophète Moïse, d'un coup de verge, drainait l'eau d'une pierre.
Pafnuty Sergeevich Baturin (1740/1741 - 1803) a utilisé des idées matérialistes pour prouver la nocivité de la franc-maçonnerie dans son traité "Recherche du livre des erreurs et de la vérité", dans lequel il a critiqué les enseignements du grand mystique franc-maçon d'Europe occidentale L. Saint -Martin, énoncé dans le livre "Sur les illusions et la vérité" (il a été traduit en russe par des maçons russes et publié à Moscou).
Les éclaireurs russes ont essayé d'exprimer leurs opinions philosophiques dans la littérature, même forme poétique. Petr Andreevich Slovtsov (1767-1843) dans son traité littéraire et philosophique "Matter" (1796) a écrit :
Bien qu'inconcevable sim raison
J'hésite à accepter l'idéalisme,
Cependant, j'ose défendre avec Strato
Le système de la matière contre le sophisme.
Matière, toutes masses formant
Et une chaîne sans fin d'êtres reliant,
Couvre tout jusqu'à l'anneau arrière :
D'un bloc rugueux même au Créateur.
Elle, s'habillant sous diverses formes,
Vit à la fois chez les insectes et chez un éléphant;
Et changeant en couleurs multicolores,
Brille dans une banquise claire et dans le feu,
Sous la pluie il joue avec des arcs écarlates,
Et au nord avec des nuages de feu.
L'histoire montre que la fascination des éclaireurs pour le déisme est devenue l'une des étapes de la naissance et de la diffusion des enseignements matérialistes. Cependant, comme déjà mentionné, le matérialisme du XVIIIe siècle n'a trouvé ses formes extrêmes d'expression - jusqu'à l'athéisme - que dans les Lumières françaises.
Et pourtant, le problème demeure. La perception contradictoire de l'idée de Dieu par les éclaireurs, leur désir d'expliquer tout et tout par des causes naturelles, ont joué un double rôle dans l'histoire. D'une part, leur propagande de la connaissance scientifique, le chant ouvert de la liberté humaine, pour ainsi dire, a fait avancer toute la civilisation européenne, libérant la personnalité humaine. Mais, d'un autre côté, le résultat d'une telle vision du monde était une conviction toujours plus large des gens dans leur capacité à vivre sans Dieu, de plus, à organiser la vie mieux que Dieu. Le refus de comprendre le monde comme une création divine signifiait également un rejet des vérités éternelles et supérieures. Il s'est avéré que l'homme lui-même, sans l'aide de Dieu, peut construire un monde juste et heureux. S'il n'y a pas de Dieu avec ses lois, alors une personne doit établir ses propres lois, décider par elle-même comment vivre.
L'expérience historique témoigne que le rejet des vérités divines les plus élevées conduit toujours une personne non pas au bonheur, mais au triomphe de la volonté propre, au remplacement assez rapide du Dieu du ciel par un dieu terrestre, à l'émergence de la religiosité dans d'autres formes plus basses, plus déformées, "idolâtres". Soit dit en passant, cela s'est déjà produit à la fin du XVIIIe siècle, lorsque les Jacobins ont tenté d'établir en France un nouveau culte religieux de la Raison.
Et en ce sens, le XVIIIe siècle a été l'époque où l'homme européen, pour la première fois depuis des siècles, s'est dit : de quoi est-il capable tout seul, sans Dieu ? Naturellement, une question similaire s'est posée devant le peuple russe.
Cependant, les éclaireurs russes du XVIIIe siècle n'ont jamais nié l'idée même de Dieu. Et ce n'est pas un hasard, car pour la conscience russe en général, et la philosophie russe en particulier, la vision du monde religieuse et mythologique a toujours été et reste la plus organique. De même, les penseurs du XVIIIe siècle critiquaient l'Église, et non la religion en tant que telle. De plus, l'objectif principal de l'illumination russe était le même, inhérent à toute sagesse domestique, le désir de comprendre le plan final de Dieu, mais pas avec l'aide de la théologie, mais avec l'aide de la raison humaine, avec l'aide de la science. (Soit dit en passant, l'athéisme et le matérialisme proprement dit sont apparus sur le sol russe assez tard - dans la seconde moitié du XIXe siècle.). Mais au 18ème siècle, la science a connu un succès incroyable, découvrant de plus en plus de "secrets de la nature". Eh bien, comment ne pas se laisser emporter par l'étude des lois « naturelles » !
Ainsi, les Lumières ont revêtu leur vision déiste du monde sous la forme d'une "loi naturelle" ou, en d'autres termes, sous la forme de la théorie de la "loi naturelle". Les origines de la théorie de la "loi naturelle" remontent à Aristote. Cependant, il a pleinement pris forme au cours des XVIIe-XVIIIe siècles conformément aux enseignements du Nouvel Âge.
Quelle est cette « loi naturelle » ? Déjà V.N. Tatishchev a compris que le monde se développe selon certaines lois - selon le Divin, qui a été initialement établi par le Seigneur, et selon le "naturel", qui se développe dans le monde (nature et société) par lui-même. Dans le même temps, Tatishchev n'a pas nié loi divine en faveur du « naturel », mais a essayé, encore une fois déistiquement, de combiner ces deux lois.
La chose la plus importante dans le raisonnement de Tatishchev sur la "loi naturelle" est que l'amour-propre raisonnable ou, en d'autres termes, le principe " égoïsme raisonnable", telle est l'essence de la "loi naturelle". Dans ce cas, le but de l'existence humaine devient la réalisation du "véritable bien-être, c'est-à-dire la paix de l'esprit et de la conscience". L'amour du prochain, voire l'amour du Dieu - uniquement pour son propre bien-être Il s'avère donc que, pour la première fois dans l'histoire de la pensée sociale russe, V. N. Tatishchev a placé l'homme au centre de son concept.
Cette orientation anthropocentrique a été poursuivie et développée par d'autres penseurs dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Nikolai Nikitich Popovsky (1726-1760) a inclus dans sa définition du sujet de la philosophie la doctrine de l'homme et de son bien. Il croyait que « le bien-être, c'est-à-dire toutes nos actions de nature externe et interne cause naturelle Le professeur de l'Université de Moscou Anton Alekseevich Barsov (1730-1791) parlait de la même chose dans ses "Discours" et "Paroles" lorsqu'il soutenait que la philosophie "habitue l'esprit à une solide connaissance de la vérité, de sorte qu'à la fin, il pourrait savoir en quoi consiste notre vrai bien-être. personne toutes sortes de bons moyens pour acquérir le bien-être."
Cependant, ainsi grande attention, donnée par les éclaireurs au thème de l'homme "libre", "égoïste", avait en Russie sa propre justification morale et un cadre très rigide.
Une attention particulière à l'individualité, l'attribution de la conscience d'un individu, en tant que base de la conscience en général, a commencé en Europe dès la Renaissance, aboutissant à la philosophie de l'humanisme. Le rationalisme est caractéristique du New Age, en tant qu'expression idéologique de nouvelles relations, qui, par rapport à l'humanisme, est plus "égoïste".
Mais au milieu du XVIIIe siècle, la théorie de la "loi naturelle" avec sa prédication de "l'égoïsme raisonnable" était d'un tout autre caractère qu'au fois plus tard lorsque la "personne égoïste" bourgeoise a commencé à nier les normes chrétiennes de moralité et de moralité, à la fois en théorie et dans la vie réelle, et sa propre propres désirs et les aspirations ont commencé à être déclarées besoins sociaux.
Selon les éclaireurs, les sentiments et la volonté d'une personne doivent être limités par la raison, sinon l'existence Société humaine tout simplement impossible. Oui, une personne est obligée en tout de "bénéficier pour elle-même", mais elle doit le faire raisonnablement, en corrélant ses désirs avec les désirs des autres et de la société dans son ensemble.
Tatishchev a également écrit: «Ainsi, pour une personne par nature veut être prospère, mais nous ne pouvons pas l'acquérir et la sauver sans l'aide des autres, car nous devons les aimer, de qui nous avons reçu quel genre d'amour ou de miséricorde, pour amour en retour, ou dont nous espérons davantage la miséricorde, pour recevoir de l'aide ou une bonne action, nous devons lui accorder nous-mêmes un prêt égal. Tatishchev a été repris par N.N. Popovsky, qui a déclaré que L'objectif principal science - pour rechercher "les voies et moyens du bien-être de tous les humains". De plus, il a dit que "nous dans notre bonheur ne devons pas raisonner seulement selon notre état, mais selon fin commune et le bénéfice de toutes les créatures."
La pensée rationaliste obligeait au XVIIIe siècle à rechercher dans toute entreprise, tout d'abord, "l'avantage". L'idée de "bénéfice commun" a dominé à la fois les traités théoriques des scientifiques d'Europe occidentale et les actes pratiques des dirigeants des États européens. Et il est tout à fait compréhensible que le contenu spécifique de ce "bénéfice commun" ait varié de manière significative dans la compréhension des différents personnages historiques. Pour les éducateurs russes, l'idée de "bénéfice commun" s'est transformée assez tôt et fermement en l'idée de "bénéfice pour la patrie".
Par conséquent, les éclaireurs russes considéraient que le devoir le plus important d'une personne était de servir sa patrie, pour laquelle, à leur avis, il ne fallait épargner ni sa force, ni sa santé, ni "son estomac". Comme l'écrivait Alexandre Nikolaïevitch Radichtchev (1749-1802), "un vrai homme et un fils de la patrie ne font qu'un". Le « vrai homme » « brûle du plus tendre amour pour l'intégrité et la tranquillité de ses compatriotes ; ... surmonte tous les obstacles, veille inlassablement à la préservation de l'honnêteté, donne de bons conseils et de bonnes instructions, secourt les malheureux, sauve des dangers, délires et vices, et si vous êtes sûr que sa mort apportera force et gloire à la Patrie, il n'a pas peur de sacrifier sa vie..."
Mais il faut servir avec sagesse afin d'apporter des avantages à la patrie, et non de nuire. UN. Radichtchev, suivant les mots ci-dessus, a noté que si la patrie a besoin de la vie d'une personne, "alors elle la préserve pour le plein respect des lois naturelles et domestiques; si possible, elle évite tout ce qui peut ternir la pureté et affaiblir les bonnes intentions de ceux-ci ( c'est-à-dire des lois. - S.P.), comme si je ruinais le bonheur et la perfection de mes compatriotes.
Une telle approche était caractéristique de la philosophie russe en général. Les penseurs russes ont toujours mis les intérêts de la société et de la Russie dans son ensemble au premier plan. Telle est la particularité de notre histoire, telle est notre vie et expérience historique, qui a dicté la condition principale d'une existence indépendante et indépendante État russe- "être solidaires." Ainsi, les éclaireurs subordonnaient même la théorie apparemment purement « égoïste » du rationalisme aux intérêts publics et nationaux.
Conscience de l'interdépendance profonde du sort d'un individu avec le sort de toute la Russie sur Longtemps Il a également déterminé qu'à partir du XVIIIe siècle, le sujet de réflexion le plus important, réflexions parfois douloureuses des penseurs nationaux, était la situation du peuple russe. Ce sont les éclaireurs qui ont d'abord jeté un regard critique sur la base des fondations - le servage, car c'est le servage des paysans qui est entré en conflit avec l'idée de "bénéfice pour la patrie".
Déjà dans les années 30 du XVIIIe siècle, V.N. Tatishchev est arrivé à la conclusion: «La volonté est par nature si nécessaire et si utile pour une personne qu'aucun bien-être ne peut l'égaler et rien n'en est digne, car celui que nous privons de la volonté est privé de tout bien-être , ou acquérir et conserver n'est pas digne de confiance. Après cette réflexion, Tatishchev fait une digression, arguant que pour assurer une auberge normale, il est nécessaire de conclure un "contrat social" entre différentes catégories population. En d'autres termes, "une bride de servitude pour son propre bien est posée sur la volonté de l'homme".
Premier différents exemples"les rênes de la servitude", Tatishchev appelle aussi le servage, comme un accord entre un serf et un maître. Cependant, déjà à la fin de sa vie, il a exprimé de sérieux doutes sur l'efficacité économique et l'opportunité du servage. De plus, il croyait que l'introduction du servage au début du XVIIe siècle avait causé un grand tort à la Russie (causé les Troubles) et a exhorté à examiner sérieusement la question de la "restauration" de la liberté des paysans qui était autrefois en Russie. Et ce n'est pas pour rien que les mots lui appartiennent : "... L'esclavage et la captivité sont contraires à la loi chrétienne."
Les éclaireurs de la seconde moitié du XVIIIe siècle aussi grande importance a donné le statut juridique de la paysannerie dans l'État russe. Certains d'entre eux ont accepté Participation active dans les travaux de la Commission législative, l'organe représentatif pour l'élaboration d'un nouveau code de lois - le Code. Les travaux de cette commission n'ont donné aucun résultat pratique, car les députés les plus radicaux, de l'avis du gouvernement, sont allés trop loin dans leurs propositions.
Caractéristique à cet égard est la note de Semyon Efimovich Desnitsky, professeur de jurisprudence à l'Université de Moscou (c. 1740-1789) Empire russe". S.E. Desnitsky a vivement préconisé de garantir les droits de la paysannerie, comme il l'a dit, du "type inférieur": "Cela consiste à affirmer pour toujours la liberté à une personne qui l'a reçue une fois de son maître, uniformément et sa progéniture avec une interdiction en entrant à nouveau dans la forteresse ". Il a également vivement exigé de cesser de vendre les paysans, car ils sont" répugnant à la philanthropie, nuisibles à l'État, nuisibles aux propriétaires terriens eux-mêmes ".
Un collègue de Desnitsky, le professeur Ivan Andreevich Tretiakov (1735-1776), a pris la défense des paysans, qui ont soutenu l'échec économique complet du travail des serfs. Alexei Yakovlevich Polenov (1738-1816) a également condamné l'arbitraire et l'anarchie des propriétaires terriens, qui a écrit un essai entier intitulé "Sur le servage des paysans en Russie". Dans cet essai, il a soutenu que l'esclavage est une conséquence de la violence dans les guerres, c'est-à-dire Les esclaves sont des prisonniers de guerre. Quant à la situation contemporaine, Polenov a jugé nécessaire de prendre un certain nombre de mesures pour améliorer la condition des paysans, car les paysans étaient humiliés et opprimés : 1) la destruction de la traite des êtres humains, 2) le renforcement de l'éducation des paysans , propriété mobile, 4) l'introduction des tribunaux paysans (à cette époque, les propriétaires terriens jugeaient leurs paysans selon leur propre arbitraire)
Théoriquement étayé le besoin d'égalité de toutes les personnes N.N. Popovsky: "Nous sommes tous égaux par nature, et il n'y a personne de plus digne, car Dieu n'aime personne plus que les autres, par conséquent, le bonheur devrait être le même pour tous. Par conséquent, la santé, la beauté, la noblesse, la richesse et les autres ne peut pas être le bonheur premier et commun ; parce que tout le monde ne les obtient pas, et, de plus, ils changent, et le bonheur devrait être avec tout le monde et en permanence.
Les éducateurs russes du XVIIIe siècle ont beaucoup fait pour propager les idées d'égalité. Cependant, il ne faut pas en tirer de conclusion sur le caractère « révolutionnaire » de leur vision du monde. La plupart d'entre eux ne pouvaient pas être des révolutionnaires par la logique même du développement historique, et ils n'auraient pas dû l'être. En effet, il convient de répéter que les éclaireurs se sont fait les porte-parole des intérêts de toute la nation, de toute la Patrie, ont cherché à tenir compte dans leurs "Paroles", "Discours", "Discours" et "Conversations" des exigences de divers forces sociales, pour les ramener à un dénominateur commun. Ils cherchaient des voies et des moyens pour parvenir à la prospérité de leur propre patrie.
C'est pourquoi ils ont tous parfaitement compris et soutenu activement l'idée d'un État national unique, l'idée de la Russie en tant que grande puissance.
Quelle pourrait être la forme de cet état ? La plupart des éclaireurs considéraient l'État russe comme autocratique, dirigé par un "bon tsar" - un "philosophe sur le trône", un "monarque éclairé". Selon eux, le peuple conclut un "contrat social" avec le monarque afin que ce dernier assure une existence digne de l'État, observe les lois et prenne soin de son peuple. "Le souverain sage et vrai", a dit par exemple N.N. Popovsky, "qui se charge des moyens de corriger la morale, c'est-à-dire d'éclairer l'enseignement de ses sujets. La circonstance et la justice, barrent la voie aux calomniateurs éhontés pour utiliser le institutions royales pour le mal, et sous le couvert de la loi pour opprimer illégalement la citoyenneté innocente.
"Les sujets", a déclaré Nikolai Nikitich, "grâce à une éducation bonne et honnête, acquièrent des pensées nobles, un raisonnement juste, des opinions intactes sur tout ... Un esprit éclairé leur donne un concept détaillé du vrai mal et du bien; leur enseigne la convivialité, la franchise non feinte et un comportement innocent".
Mais voici ce qui est intéressant. Ce sont des réflexions sur le bien de la Patrie, sur la grandeur du peuple russe, qui ont conduit les éclaireurs à des conclusions plutôt libres. Nous avons déjà parlé de la position des éclaireurs sur la question paysanne. Mais le mérite des penseurs du XVIIIe siècle n'est pas seulement d'avoir soulevé le problème paysan, mais aussi d'avoir vu son lien direct avec le système politique. Plus de V.N. Tatishchev nota prudemment à cette occasion : la liberté des paysans "n'est pas d'accord avec notre forme de gouvernement monarchique, et il n'est pas sûr de changer la coutume enracinée de la captivité".
Cependant, réfléchissant à l'essence de l'État russe, Tatishchev est arrivé à la conclusion qu'en Russie, seule une monarchie peut être la forme d'État la plus appropriée. Les conditions géographiques, la taille du territoire, le niveau d'éducation de la population - ce sont les principaux facteurs qui déterminent la forme de l'État dans un pays donné. La Russie est un grand État à la fois géographiquement et politiquement. Dans de si grands États, selon Tatichtchev, il ne peut y avoir ni démocratie ni aristocratie, comme preuve dont il cite de nombreux exemples du mal des deux pour la Russie - le Temps des Troubles, les "sept boyards" et d'autres. Par conséquent, "chaque personne prudente peut voir à quel point un gouvernement autocratique nous est tous plus utile, et d'autres sont dangereux." En raison de l'immensité des territoires, de la complexité de la géographie et, surtout, du manque d'éclaircissement des habitants, V.N. Tatishchev pensait que pour la Russie, le système étatique le plus acceptable était la monarchie.
Mais le fait est que Vasily Nikitich ne considérait pas la monarchie en Russie comme une autocratie absolue et incontrôlable, mais, premièrement, éclairée et, deuxièmement, limitée par la loi. Ceci est clairement démontré par son projet de monarchie limitée (constitutionnelle), qu'il a rédigé en 1730. Bien sûr, le projet n'a pas pu être mis en pratique, mais il montre exactement dans quelle direction la pensée des Lumières s'est développée en Russie.
Cependant, tous les éducateurs nationaux n'ont pas suivi les traces de Tatishchev dans la résolution des problèmes politiques, cependant, les idées de limiter l'autocratie du monarque ont été utilisées par certains d'entre eux.
Ainsi, S.E. Desnitsky, dans sa note sur la nouvelle structure politique de l'Empire russe, soumise à la Commission législative ("L'idée de l'établissement du pouvoir législatif, judiciaire et punitif dans l'Empire russe"), a proposé d'introduire une séparation obligatoire du pouvoir législatif , exécutif et judiciaire, ainsi que la mise en place d'un "sénat directeur" élu doté de pouvoirs assez larges, c'est-à-dire établir une sorte de monarchie constitutionnelle.
La structure politique proposée par Desnitsky était la suivante. A la tête de l'Etat, bien sûr, le monarque. Le pouvoir législatif est représenté par un élu de toutes les classes (à l'exception des serfs) "sénat au pouvoir" au nombre de 600 à 800 personnes. Le pouvoir judiciaire est composé de commissions permanentes provinciales de 12 personnes. Pouvoir exécutif (dans la terminologie de Desnitsky, "pouvoir de punition") : gouverneur, nommé à la province par le monarque, mais sous le contrôle des tribunaux. Enfin, le pouvoir civil est une sorte d'administration municipale autonome (élu parmi les nobles et les marchands).
Dans le même temps, Desnitsky a préconisé que la loi définisse strictement les prérogatives du monarque, les institutions de l'État, définirait les relations entre propriétaires et serfs, parents et enfants, toutes sortes de biens et relations personnelles.
Cependant, la note de Desnitsky n'a pas trouvé le soutien des personnes au pouvoir, bien que certaines des dispositions légales de S.E. Desnitsky se sont reflétés dans "l'Instruction" de Catherine II.
Au XVIIIe siècle, A.N. Radichtchev. « L'autocratie, écrivait-il, est l'état le plus contraire à la nature humaine... Si nous vivons sous l'autorité de la loi, ce n'est pas parce que nous devons le faire sans faute, mais parce que nous trouvons Si nous consacrons une partie de nos droits et de notre pouvoir naturel à la loi, afin qu'elle soit utilisée en notre faveur, nous passons à ce sujet un contrat silencieux avec la société. Si elle est violée, alors nous sommes libérés de notre devoir. L'injustice du souverain donne droit au peuple, son juge, de même plus sur lui est le droit que la loi lui donne sur les criminels.Le souverain est le premier citoyen de la société populaire.
UN. Radichtchev était le seul éclaireur russe à penser si radicalement et si nettement. Cependant, c'est à partir de Radichtchev qu'il est d'usage de compter le début du mouvement social révolutionnaire en Russie.
***
L'illumination russe du XVIIIe siècle est un phénomène complexe et ambigu. Probablement, les recherches spirituelles des éclaireurs, leurs tentatives prudentes de remplacer la foi traditionnelle par des espoirs pour le pouvoir de l'esprit humain, ne peuvent et ne doivent pas maintenant servir d'exemple à suivre. "L'esprit humain libre" s'est douloureusement discrédité au cours des deux derniers siècles. Et en même temps, donc désir passionnééclaireurs pour unir les efforts de tous les habitants de l'État russe, pour trouver quelque chose de commun pour tous, pour aider la Russie à devenir une véritable grande puissance méritent une attention sincère. Car ils ont essayé pour le "bien de la Patrie".
Page 2 - 2 sur 2
Accueil | Précédent | 2 | Pister. | Fin | Tout
© Tous droits réservés
Les Lumières en Russie avaient été préparées d'une manière historique naturelle depuis le 17ème siècle, et quand elles ont mûri, des organisateurs, des idéologues et des conducteurs de ces idées ont été trouvés. Plus diverses personnes, même avec des objectifs différents, ont contribué aux Lumières russes.
Un des premiers de cette série Feofan Prokopovitch, voyait le but des Lumières comme l'éducation des serviteurs de l'État, se considérant comme tel. Réalisant les aspirations de Peter, il s'est assuré qu'ils recevaient un soutien juridique. En tout cas, ses "règles spirituelles" étaient considérées comme un hymne à l'illumination.
Un autre type d'éclaireurs était les scientifiques encyclopédiques déjà dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, tels que MV Lomonossov et E. Dashkova. Le désir d'instruction était littéralement pour eux un besoin naturel, mais c'est précisément par leur apprentissage qu'ils étaient utiles à la patrie. Ayant reçu une éducation, Lomonosov a tout fait pour la rendre accessible à beaucoup comme lui. C'est ce qui lui a donné confiance
"Peut-être posséder Platon
Et des Newtons à l'esprit vif
Terre russe pour accoucher.
Lomonosov est connu non seulement en tant que scientifique, mais aussi en tant que poète. Il a commencé à interpréter la littérature non plus comme divertissement, mais comme social activité utile, centre de la pensée et de la raison.
À Dashkova, comme l'a noté A. Herzen, "fort, polyvalent, ... Peter, Lomonosov, mais adouci par l'éducation aristocratique" ont été combinés. Ayant beaucoup servi la patrie par ses activités dans le domaine de la science et son organisation, elle a également servi d'exemple à d'autres femmes nobles. Les intérêts de Dashkova s'étendaient bien au-delà des frontières de la Russie et de l'activité scientifique elle-même. Soutenant la lutte des États américains pour l'indépendance, elle propose d'élire Benjamin Franklin membre honoraire de l'Académie de Saint-Pétersbourg, elle-même membre de l'Académie des sciences de Philadelphie. Comme Catherine, elle était en correspondance avec des penseurs exceptionnels - D. Diderot, D'Alembert, Adam Smith.
Un autre type d'éducateurs russes combinait des activités d'organisation dans le domaine de l'éducation avec le développement de nouvelles idées pédagogiques développer ceux qui venaient d'Europe. En 1763, Catherine a nommé le conseiller principal sur l'éducation I. I. Betsky(1704-1791). Développant des projets pour l'éducation des "nobles idéaux" et utilisant l'expérience française, il ouvrit des écoles d'enseignement à l'Académie des sciences et à l'Académie des arts, l'Institut des Nobles Jeunes Filles au Monastère de la Résurrection (Smolny). Prouvant dans ses écrits que "la racine de tout mal et de tout bien est l'éducation", Betsky s'est fixé pour tâche de "créer une nouvelle race de personnes". Pour ce faire, il propose, à la suite de Rousseau, d'isoler les enfants de 5-6 ans à 18 ans de influence néfaste société.
Originaire de Serbie F. Jankovic de Marievo(1741-1814), fut recommandé à Catherine par l'empereur d'Autriche. En tant que membre de la Commission Catherine pour l'établissement des écoles publiques, il a participé à l'élaboration de leur «Charte» (1786). L'éducation y était proclamée « le seul moyen du bien public ». L'importance d'enseigner dans sa langue maternelle a été soulignée. La «Charte» a ouvert de petites et principales écoles publiques. Les représentants de l'église en furent éliminés et l'enseignement, y compris religieux, fut confié à des civils. Le système de classe-leçon a été approuvé. Grâce à la réforme qu'il a menée, à la fin du XVIIIe siècle en Russie, il y avait déjà 315 écoles avec un nombre total d'élèves pouvant atteindre 20 000 personnes.
Autre figure majeure des Lumières russes, I. I. Novikov(1744-1818) a financé deux écoles privées, ainsi que des voyages à l'étranger pour l'éducation. Il a joué un rôle majeur dans les activités de la "Société typographique" de l'Université de Moscou, qui a non seulement publié de la littérature pédagogique, mais a également collecté des dons pour sa diffusion dans les provinces. Novikov lui-même a publié le magazine " La lecture des enfants pour le cœur et l'esprit », ainsi que les plus significatifs revues satiriques 18ème siècle ("Drone", "Peintre", "Sac à main"). Il est également l'auteur du traité "Sur l'éducation et l'instruction des enfants". Dans une polémique avec Catherine, qui a annoncé l'encouragement de la satire, il a osé l'accuser d'hypocrisie, de servage et même d'indulgence envers les fonctionnaires soudoyés. Catherine, notant avec colère qu'il lui était «plus facile de faire face aux Turcs, aux Suédois et aux Polonais», envoya en 1792 un «lieutenant de l'armée» à la forteresse de Shlisselburg.
Un autre accusateur audacieux a été exilé en Sibérie - "un rebelle pire que Pougatchev", selon Catherine, A.N. Radichtchev(1749-1802). Convaincu que "le peuple russe est né pour la grandeur et la gloire", il a exigé la fin des successions dans l'éducation, pour éduquer non pas des serviteurs, mais des citoyens de la patrie. Dans le célèbre Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou, Radichtchev, qualifiant l'autocratie de "monstre stozevny", prédit "la mort et l'incendie en récompense de la dureté et de l'inhumanité", convaincu que "la liberté est née du tourment, l'esclavage est né de la liberté ”.
Au XVIIIe siècle, toute la littérature russe est devenue un puissant moyen d'illumination.
En Russie, le siècle des Lumières occupe principalement la seconde moitié du XVIIIe siècle, lorsque le gouvernement a activement contribué au développement des sciences et des arts. Au cours de cette période, les premières universités russes, les bibliothèques, le théâtre, les musées publics et une presse relativement indépendante ont émergé. La plus grande contribution aux Lumières russes appartient à Catherine la Grande, qui, comme d'autres monarques éclairés, a joué rôle clé au service des arts, des sciences et de l'éducation. Bien qu'en Russie, comme dans d'autres pays européens, des changements importants aient eu lieu à cette époque, la différence entre la Russie et les Lumières occidentales réside dans le fait qu'il n'y a pas eu de changement opinion publique vers le développement des idées libérales, mais au contraire, ils ont été accueillis avec une extrême prudence. Particulièrement Noblesse russe résisté aux attaques contre le servage. Néanmoins, le soulèvement de Pougatchev et la Révolution française ont fait naître l'illusion de changements politiques imminents et ont eu un impact significatif sur Développement intellectuel société russe. La place de la Russie dans le monde à cette époque a été activement discutée par Denis Fonvizin, Mikhail Shcherbatov, Andrey Bolotov, Ivan Boltin et Alexander Radishchev. Par la suite, ces discussions ont donné lieu à une scission de la société russe entre Occidentaux et Slavophiles. (cm. )
Pierre I. Les idées des Lumières ont été initialement acceptées par le célèbre tsar réformateur Pierre Ier et ses associés. Ces idées ont inspiré les sermons de Feofan Prokopovich, les satires d'Antioche Cantemir et l'historiographie de Vasily Tatishchev. (cm. , )
Au début du règne de Pierre le Grand, les écoles en Russie étaient destinées à l'éducation du clergé. Il a fait des efforts pour organiser des écoles de style occidental en Russie. L'une des premières était une école de navigation à Moscou, créée en 1701 pour former le personnel de la flotte russe nouvellement construite. En 1715, une académie navale a été ouverte à Saint-Pétersbourg dans le même but. En 1707, une école de médecine est apparue à Moscou dans un hôpital militaire, en 1715 une école d'ingénieurs et la même année à Saint-Pétersbourg une école d'artillerie. Dans les années 1720 en Russie, il y avait jusqu'à cinquante écoles dans les villes de province, pour la plupart primaires, dans lesquelles les diplômés de l'école de navigation de Moscou enseignaient les «sciences chiffrées».
L'École des sciences mathématiques et de navigation a été ouverte à Moscou en 1701. Ce fut la première véritable école en Europe. Une autre véritable institution d'enseignement, ouverte en 1708 à Halle (Allemagne), appelée la "vraie école mathématique, mécanique et économique", était privée, comptait peu d'élèves (12 personnes) et ne durait que quelques années.
L'école de Moscou, qui a fonctionné pendant la première moitié du XVIIIe siècle, appartenait à l'État, avec au moins 200, et parfois jusqu'à 500, étudiants qui y étudiaient chaque année. Un grand nombre de les élèves appartenaient aux classes « inférieures » (enfants d'employés de bureau, commis, citadins et militaires), intéressés par l'enseignement et la spécialité technique.
Sous le règne de Pierre Ier, des écoles d'artillerie ont été ouvertes à Saint-Pétersbourg, à Moscou et dans d'autres grandes villes, des écoles de navigation - dans les villes portuaires, ainsi que des écoles de chirurgie, d'ingénierie et "multilingues" à Moscou.
En 1721, la première école minière a été créée dans l'Oural sous la direction du scientifique et homme d'État russe V. N. Tatishchev, qui gérait à l'époque les usines minières de l'Oural. Plus tard, des écoles d'arithmétique ont été ouvertes dans toutes les usines d'État de l'Oural, dans certaines - écoles des mines, à Ekaterinbourg - l'école centrale, qui dirigeait toutes les écoles d'arithmétique et des mines de l'Oural.
Au début du XVIIIe siècle, on tente de créer des écoles publiques d'enseignement général. En 1714, un décret a été envoyé à tous les diocèses ecclésiastiques sur l'ouverture d'écoles numériques pour l'enseignement de l'alphabétisation, de l'écriture et de l'arithmétique, ainsi que des informations élémentaires sur l'algèbre, la géométrie et la trigonométrie. En 1718, 42 écoles numériques ont été ouvertes, dans celles-ci, ainsi qu'à l'école des sciences mathématiques et de navigation, les enfants de toutes les classes, à l'exception des serfs, étaient inscrits non seulement volontairement, mais aussi de force.
Parallèlement à l'organisation des écoles laïques, une réforme de l'éducation spirituelle a été menée : des écoles épiscopales élémentaires et des séminaires théologiques ont été créés, qui avaient un programme d'enseignement général assez large. Parfois, les enfants des contribuables y étudiaient également. La paysannerie serf a été privée de la possibilité de recevoir une éducation dans les écoles publiques. Seuls les rares solitaires du peuple ont appris la lecture et l'écriture de l'église auprès des diacres et des instructeurs au foyer.
Malgré toutes leurs limitations de classe, les réformes ont eu une grande influence sur le développement de l'éducation et de l'école.
Peter I a introduit un nouvel alphabet civil, dont l'orthographe est devenue similaire au latin. Ils ont été délivrés Géométrie et autres manuels profanes, ainsi que le célèbre Un miroir honnête de la jeunesse, ou une indication de comportement mondain, traduit de l'instruction allemande sur comportement séculier pour les jeunes nobles, qui seulement pendant la vie de Pierre a résisté à trois éditions.
Pendant son séjour en Europe, le roi invita à son nouvelle capitale de nombreux savants, dont il forma l'Académie des sciences. Sous elle, après sa mort, deux établissements d'enseignement ont été ouverts: un gymnase et une université avec trois facultés et l'enseignement des mathématiques, de la physique, de l'anatomie, de la philosophie, de l'histoire et du droit. La deuxième université russe était l'Université de Moscou, qui a ouvert ses portes en 1755. En plus de sa faculté de médecine et de l'école hospitalière de Moscou déjà mentionnée à Saint-Pétersbourg, il y avait déjà des écoles de médecine dans les hôpitaux, qui en 1786 ont été fusionnées avec l'école de médecine principale. En 1798, le système de santé et éducation médicale a été complétée par la création de l'Académie médicale et chirurgicale de Moscou. Pour la noblesse supérieure en 1731, le corps de cadets Shlyakhetsky a été créé, et en 1752 - le corps de cadets de la marine. Le programme du corps de la noblesse comprenait la logique, les mathématiques, la physique, la rhétorique, l'histoire, la géographie, le latin et Français, éthique, droit, économie, navigation, artillerie et fortification, escrime, musique, danse, architecture, dessin et sculpture. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les pensions privées et l'enseignement à domicile se sont également généralisés. Les nobles russes invitaient généralement les Français comme tuteurs.
Une impulsion importante pour le développement recherche scientifique a été donnée par la création de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, où de nombreux scientifiques européens célèbres ont été invités. Parmi eux se trouvait Gerhard Miller, le deuxième historien russe, auteur de la "Description du royaume sibérien" (1750) et de l'hypothèse normande de l'origine de la Russie. La géographie et la flore de la Sibérie ont été étudiées par les académiciens Stepan Krasheninnikov, Ivan Lepekhin et Peter Pallas. Le célèbre mathématicien Leonhard Euler était un académicien russe presque toute sa vie, qui a non seulement écrit des manuels en russe, mais est également devenu l'auteur de nombreux ouvrages scientifiques à Saint-Pétersbourg, parmi lesquels "La mécanique, ou la science du mouvement, dans une analyse analytique présentation" (1736) et The General Spherical Trigonometry (1779), la première exposition complète de l'ensemble du système de trigonométrie sphérique.
M.V. Lomonosov. L'académicien Mikhail Lomonossov a apporté une grande contribution au développement de la science russe. Il a jeté les bases de la chimie physique moderne, la théorie moléculaire-cinétique de la chaleur, a fabriqué des télescopes de sa propre conception, à l'aide desquels il a découvert l'atmosphère près de la planète Vénus, et était également un poète doué et l'un des créateurs de la langue russe moderne. Parmi les naturalistes russes des Lumières, le chimiste Tovy Lovitz, les naturalistes et ethnographes Johann Georgi et Johann Guldenshtedt, le botaniste et géographe Johann Falk, les géographes N. Ya. Ozeretskovsky et P. I. Rychkov sont également connus. (cm. )
Sous le règne de la fille de Pierre, l'impératrice Elizabeth, l'idée d'un absolutisme éclairé a été reprise par son favori, Ivan Shuvalov. Il était un courtisan éclairé idéal, a contribué à la fondation de l'Université de Moscou et de l'Académie impériale des arts, qui ont concentré la vie intellectuelle de nombreux artistes du dernier quart du XVIIIe siècle. Shuvalov a également fréquenté le plus grand des scientifiques russes de l'époque, Mikhail Lomonossov, qui a beaucoup fait dans divers domaines des sciences naturelles, ainsi que dans la poésie, la philosophie religieuse et les beaux-arts.
L'incroyable activité polyvalente du grand fils du peuple russe M. V. Lomonossov a été inspirée par son désir patriotique passionné de rendre sa patrie bien-aimée puissante, riche et éclairée.
Mikhail Vasilyevich Lomonosov (1711-1765), le fils d'un paysan Pomor, a d'abord étudié dans son village près de Kholmogory avec des professeurs à domicile des manuels de Smotrytsky et Magnitsky. À l'âge de dix-neuf ans, il est venu à Moscou à pied et, cachant son origine paysanne, est entré à l'Académie slave-grec-latine, d'où il a été envoyé comme l'un des meilleurs élèves Gymnase académique de Saint-Pétersbourg. En 1736, il fut envoyé pour poursuivre ses études à l'étranger, où il étudia avec d'éminents scientifiques.
En 1741, Lomonosov devint adjoint à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, puis en 1745 - professeur de chimie, et plus tard - académicien. Ses activités étaient exceptionnellement polyvalentes et efficaces; il a créé un certain nombre de nouvelles branches de la science. "Combinant l'extraordinaire force de volonté avec l'extraordinaire force du concept, Lomonosov a embrassé toutes les branches de l'éducation ... Historien, rhéteur, mécanicien, chimiste, minéralogiste, artiste et poète - il a tout expérimenté et tout pénétré", a écrit A. S. Pouchkine.
Lomonossov était le créateur de la philosophie classique russe, le fondateur du matérialisme philosophique, des sciences naturelles scientifiques. Il a découvert la loi universelle de la nature - la loi de conservation de la matière et du mouvement, qui sous-tend les sciences naturelles. La création de la grammaire russe et la formation d'une langue littéraire en Russie sont associées au nom de Lomonosov, qui avait grande valeur pour la poursuite du développement littérature, poésie, art. Lomonosov a enrichi le vocabulaire de la langue russe avec des termes scientifiques, il a été le premier académicien à donner des conférences sur la physique et à rédiger des articles scientifiques en russe.
Lomonossov a mené une lutte sans compromis contre les scientifiques réactionnaires qui ont entravé le développement de la science russe et la formation des "Russes scientifiques", en utilisant le soutien d'ignorants de la cour qui agissaient à des fins égoïstes. Il a parlé avec indignation du fait que les paysans se voyaient refuser l'accès aux établissements d'enseignement et a cherché de toutes les manières possibles l'organisation d'une école sans classe en Russie. Dans la lutte patriotique de Lomonossov pour le développement de la science russe bel endroit l'occupait activité pédagogiqueà l'université et au gymnase de l'Académie des sciences.
À la tête de ces établissements d'enseignement depuis 1758, Lomonossov a déterminé règles générales le travail du gymnase et de l'université, a élaboré le programme du gymnase et l'horaire travail académique université, a établi les principes et les méthodes d'enseignement dans ces établissements d'enseignement. Dans le «Règlement du gymnase académique» compilé par lui en 1758, Lomonosov a défendu l'idée de la nature éducative générale et sans classe de l'école secondaire.
Pour le gymnase et l'université, il a créé un certain nombre de manuels. En 1748, il écrivit "Rhétorique", en 1755 - "Grammaire russe", qui pendant 50 ans furent les meilleurs guides pédagogiques du russe école secondaire. Les enseignements avancés de Lomonossov sur la langue et la littérature y ont trouvé leur application, ce qui, selon lui, reflète vraie relation réalité. Lomonosov a écrit un livre sur l'histoire. Dans le manuel "Physique expérimentale" traduit par lui, les phénomènes naturels ont été expliqués dans l'esprit du matérialisme philosophique. Dans ce livre, pour la première fois, non pas un exposé dogmatique des lois physiques a été donné, mais une description d'expériences physiques qui conduisent les étudiants à une compréhension des lois de la physique. Lomonosov a pris une part active à la création de l'Université de Moscou.
Catherine II. Comme dans le reste de l'Europe, les Lumières russes Forte influence fourni par les Lumières françaises. Cette influence était la plus forte sous le règne de Catherine II. Catherine est généralement considérée comme le modèle du despote éclairé. Comme vous le savez, elle a entretenu une correspondance amicale avec Voltaire et Diderot, a fondé l'un des plus grands musées du monde - l'Ermitage, la Société économique libre et la Bibliothèque nationale russe à Saint-Pétersbourg, trois institutions qui sont les plus importantes pour la suite propagation de l'éducation et des lumières en Russie. Des étrangers célèbres de pays européens aspiraient à la cour de Catherine: Denis Diderot, Leonard Euler, Peter Pallas et Alessandro Cagliostro. Quand en France édition encyclopédie est interdit, Catherine propose à Diderot de terminer son travail en Russie. (cm. , )
Le pays avait besoin de personnel compétent et instruit. Par conséquent, en 1786, la «Charte des écoles publiques de l'Empire russe» a été publiée, selon laquelle des écoles publiques de quatre ans ont été ouvertes dans chaque ville de province et de petites écoles publiques dans les chefs-lieux, fonctionnant selon des programmes d'État unifiés.
En 1768, un réseau d'écoles municipales est créé, basé sur le système de classe-leçon. Les écoles ont commencé à ouvrir. Sous Catherine donné Attention particulière développement de l'éducation des femmes, en 1764, l'Institut Smolny pour les Nobles Maidens, la Société Éducative pour les Nobles Maidens ont été ouverts. L'Académie des sciences est devenue l'une des principales bases scientifiques en Europe. Un observatoire, un bureau de physique, un théâtre anatomique ont été fondés, jardin botanique, ateliers d'outillage, imprimerie, bibliothèque, archives. Le 11 octobre 1783, l'Académie russe est fondée.
En mai 1764, le premier établissement d'enseignement pour filles de Russie, l'Institut Smolny pour les jeunes filles nobles, a été fondé. L'Institut Novodievitchi a ensuite été ouvert pour l'éducation des filles petites-bourgeoises. Bientôt, Catherine II prêta attention au corps de la noblesse de terre et, en 1766, sa nouvelle charte fut adoptée. Élaborant le décret "Institutions pour la gestion des provinces de l'Empire panrusse" en 1775, Catherine II a activement commencé à résoudre les problèmes d'éducation. Elle a confié le devoir d'ouvrir des écoles au niveau de la province et du district aux ordres de la charité publique.
L'insuffisance des mesures gouvernementales a fait l'objet de critiques non seulement de Novikov et de Radichtchev. L'éminent publiciste et historien Mikhail Shcherbatov, dont les idées sur la liberté étaient fortement influencées par les travaux de Rousseau, estimait que la Russie avait besoin d'une véritable éducation de masse. Ivan Betskoy a également plaidé pour une réforme du système éducatif. Ses propositions se sont en partie concrétisées dans l'organisation de l'Institut Smolny, le premier établissement d'enseignement en Russie pour les femmes de noble naissance. Ce projet était, à son tour, la concrétisation des idées de l'éducateur français François Fénelon, qui croyait que l'éducation des femmes était la clé pour changer la moralité publique en général. La célèbre directrice de l'Académie impériale des sciences et des arts, Ekaterina Dashkova, est également souvent considérée comme l'une des fondatrices du suffragisme. Elle a notamment réformé l'Académie russe sur le modèle de la française. Même russe église orthodoxe en partie sous l'influence des idées des Lumières. Le métropolite de Moscou Platon (Levshin) a appelé à une réforme de l'éducation spirituelle et de la tolérance religieuse.
Bien que l'orthodoxie soit encore la religion d'État, Catherine, suivant les conseils de ses amis éclairés, mène toute la ligne réformes, en particulier la sécularisation de la plupart des monastères russes. Pour la commission, un Nakaz a été rédigé, qui contenait de nombreuses idées de la structure de l'État, dont la paternité appartient à Cesare Beccaria et Montesquieu. Bien que le Nakaz n'ait eu aucune conséquence pratique pour limiter le régime d'autocratie, l'activité législative a servi d'incitation à la diffusion des idées libérales; son point culminant fut la parution du livre de Radichtchev Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou (1790).
Cependant, l'enthousiasme de Catherine pour les Français encyclopédies et les idées de ses créateurs n'affectaient en rien le régime de son propre pouvoir absolu, et quand, après les révolutions américaine et française, il s'est avéré que les Lumières avaient une forte influence sur la vie politique, Nikolai Novikov a été emprisonné gratuitement -pensant, Radichtchev a été exilé aux travaux forcés, et ses œuvres, comme celles de Voltaire, ont été brûlées et interdites. La constitution du Commonwealth du 3 mai 1791 était considérée par Catherine comme jacobine et dangereuse dans son influence sur la Russie et sa propre influence en Pologne. En conséquence, en 1792, la guerre russo-polonaise éclate, suivie des partitions de la Pologne. Ce détournement de la politique des Lumières s'appelait contre-Lumières.
NI Novikov. Le célèbre éducateur-enseignant de la seconde moitié du XVIIIe siècle Nikolai Ivanovich Novikov (1744-1818) a été élevé à l'Université de Moscou, où sa vision du monde s'est formée puis développée. Activités éducatives. Novikov a dirigé un mouvement public pour organiser des écoles publiques indépendantes du gouvernement tsariste, dirigeant une initiative publique visant à créer des écoles pour la population défavorisée. Il s'est efforcé d'aider les maîtres à domicile à former correctement les enfants et a publié de nombreux ouvrages pédagogiques : l'alphabet, des abécédaires, des manuels sur divers sujets. Novikov a été le créateur et l'éditeur du premier en Russie magazine pour enfants"La lecture des enfants pour le cœur et l'esprit", dont la publication a ensuite été confiée au célèbre historien et écrivain N. M. Karamzin. Plus tard, V. G. Belinsky a parlé très positivement de ce journal. Dans ses magazines satiriques "Truten", "Painter" et d'autres publications, Novikov a publié des articles sur sujets pédagogiques attirer l'attention du public sur les questions d'éducation. (cm. )
Dans l'éducation, Novikov a vu le principal moyen de résoudre problèmes sociaux. Novikov a appelé à l'amélioration morale des gens, estimant qu'ils deviendraient vertueux s'ils étaient éclairés et éduqués, cherchaient à réconcilier la science avec la religion et voyaient dans éducation religieuse partie constituante éducation morale enfants et jeunes.
Le but de l'éducation, selon lui, est de former une personne vertueuse active qui oriente ses activités au profit de la patrie et de ses concitoyens. Chaque personne est d'autant plus utile à l'État que son esprit est plus éclairé, et Novikov a insisté pour donner aux enfants une éducation mentale large et polyvalente. Guidé par l'idée d'éducation nationale, qui occupe une grande place dans l'ensemble de ses système pédagogique, Novikov croyait que les enfants devaient avant tout apprendre leur langue maternelle et leur littérature, l'histoire et la géographie de leur pays. Dans le contenu de la formation, il a inclus les "fondements élémentaires" des sciences humaines et exactes, ainsi que la connaissance de la nature.
Novikov croyait que les enfants devaient étudier le monde des plantes et des animaux, se familiariser avec activité de travail personnes et avec processus de travail. Alors que dans la Russie aristocratique, la génération montante était inculquée au mépris de les gens ordinaires engagé dans un travail physique, il appelle ouvertement les éducateurs à inculquer aux enfants le respect des travailleurs.
Dans le domaine de l'éducation morale, Novikov a également fait de nombreuses propositions intéressantes. Il jugeait nécessaire d'aimer et de respecter les enfants, de les éduquer sur bons exemples, obligez-les à réfléchir aux motifs de leurs actions, pratiquez constamment des actions morales. Novikov s'est fermement opposé aux châtiments corporels. Il est très important d'inculquer aux enfants l'amour de la vérité et une ferme intention de défendre la vérité, avec premières années apprendre aux enfants à faire un travail utile.
Dans la revue Addition to Moskovsky Vedomosti, Novikov a publié un merveilleux article «Sur l'éducation et l'instruction des enfants. Pour la diffusion des connaissances généralement utiles et le bien-être général. c'est le plus important travail pédagogique de son temps, qui traite de questions physiques, morales et éducation mentale. L'auteur y a appelé au développement de la pédagogie en tant que théorie de l'éducation, a fait valoir qu'il existe déjà «suffisamment de matériel pour cette science, qui peut être appelée pédagogie», a cherché à se familiariser large cercle lecteurs de ses publications, parents et éducateurs avec des informations déjà disponibles en pédagogie sur la manière dont les enfants doivent être éduqués. Les activités et les opinions de Novikov ont eu une grande influence sur la formation de la vision du monde du peuple progressiste de Russie, en particulier A. N. Radishchev.
UN. Radichtchev. Le plus grand représentant de la pensée pédagogique progressiste en Russie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle est le fondateur du mouvement révolutionnaire russe, Alexandre Nikolaïevitch Radichtchev (1749-1802).
Il s'appuya sur les découvertes scientifiques de Lomonossov, devant qui il s'inclina, considérant ses vues comme l'apogée de la pensée scientifique du XVIIIe siècle. Il a développé les positions avancées du matérialisme philosophique russe dans les vues sur la nature, l'origine de l'homme et sa conscience. Radichtchev a reconnu l'existence monde extérieur, sa matérialité, sa connaissabilité, et a qualifié l'idéologie officielle de l'église et les enseignements maçonniques de non-sens mystiques, rappelant les vieux jours de la scolastique. (cm. )
Les vues pédagogiques de A. N. Radichtchev reflètent une forte et côtés faibles ses vues sur le matérialisme et les lumières révolutionnaires. Il considérait l'homme comme un être matériel - faisant partie de la nature.
Radichtchev considérait que la tâche principale de l'éducation était la formation d'une personne ayant une conscience civique, une haute qualités morales qui aime son pays par dessus tout. Contrairement à de nombreux penseurs contemporains, il croyait que seule une personne capable de lutter activement contre l'autocratie au profit du peuple opprimé peut être un véritable patriote. Il a exprimé ces nobles pensées dans son remarquable essai "Une conversation sur le fils de la patrie".
Dans son œuvre principale, Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou, il a brossé un tableau douloureux des souffrances auxquelles les propriétaires terriens soumettaient les enfants des paysans. Il a souligné que le système féodal empêche développement spirituel enfants de paysans, les fait taire capacités naturelles, émousse leur ingéniosité, exigeait l'éducation de tous les enfants, quel que soit leur statut social, et estimait que l'un des points les plus importants de la constitution de l'État était l'éducation, tant publique que privée. L'État est tenu de veiller à ce que les jeunes générations reçoivent une éducation adéquate, qui contribuerait à développer la force de l'enfant et à faire de lui un vrai patriote, un vrai fils de la Patrie.
Radichtchev s'oppose à la soumission aveugle des enfants à la volonté de leurs parents. Il a souligné que la relation des parents avec les enfants n'est pas leur affaire privée, mais profondément publique. Avec tous les progressistes de son temps, il a résolument insisté pour que la langue maternelle devienne la langue de la science et de l'éducation. j'ai vu dans ça condition nécessaire qui assure le développement de la science en Russie, ainsi que la démocratisation de l'éducation. Il a proposé un vaste programme d'éducation, censé inclure des connaissances sur la société et la nature.
Radichtchev appréciait hautement les vues des Lumières françaises, mais en même temps soumis à une critique approfondie de leur théorie de la relation entre l'homme et la société. Il considérait l'homme comme un être social qui se développe dans la société, tire sa force d'une union sociale et a besoin de communiquer avec les gens pour sa formation.
Radichtchev a critiqué le concept individualiste de l'éducation de Rousseau, a ridiculisé ses admirateurs de manière caustique, a souligné l'incohérence de leurs moyens et méthodes pédagogiques, des idées à la Emil sur les forêts, les prairies et les champs, s'est opposée à l'idéalisation de la nature des enfants. En même temps, il a exhorté à tenir compte des caractéristiques naturelles des enfants.
L'essentiel dans la formation d'une personne, selon Radischev, n'est pas ses données naturelles, mais les circonstances de la vie, toutes celles facteurs sociaux qui entourent la personne.
Critiquant les établissements d'enseignement fermés et isolés de la vie environnante, Radichtchev a souligné la nécessité d'une telle organisation de l'éducation qui aiderait à «incliner une personne vers la société». Il croyait que dans des conditions d'éducation isolées de la société, il est impossible de former une personne avec des aspirations, des intérêts et des inclinations sociaux. Dans ses œuvres «La vie de Fyodor Vasilievich Ushakov», «Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou», il a noté que dans la formation de «vrais fils de la patrie» rôle énorme joue leur participation quotidienne à la lutte contre le despotisme, la violence, l'injustice.
Radichtchev comptait parmi les meilleurs penseurs de son temps. Il exerça une influence incontestable sur l'étranger pensée publique XVIIIème siècle. Le buste de Radichtchev a été exposé à Paris pendant la révolution bourgeoise française. Son "Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou" sous forme manuscrite fut distribué aux chefs de la Convention française. Ce livre a été traduit à Leipzig en Allemand. Mais l'influence de Radichtchev sur le développement de la pensée démocratique révolutionnaire en Russie fut particulièrement grande.
DI. Fonvizine. Denis Ivanovich Fonvizin (3 (13) 04.1745 - 1 (11) 11.1792) - écrivain, dramaturge. Né et élevé à Moscou dans une riche famille noble. Fonvizin est le plus grand dramaturge russe du XVIIIe siècle, le créateur de la comédie sociale russe. Il a également contribué à la formation de la prose artistique russe. Fonvizin a passé les dix premières années dans la famille. Ici, il a appris à lire et à écrire. L'ouverture de la première université russe en 1755 a changé le destin de Fonvizin. Fonvizin était inscrit à l'école latine du gymnase noble, qui préparait l'admission à l'université. Après avoir obtenu son diplôme du gymnase au printemps 1762, il fut transféré aux étudiants. (cm. )
Dans ses années de lycée, Fonvizin a commencé à se livrer à des traductions littéraires. "Mon penchant pour l'écriture n'en était qu'à ses balbutiements", se souvient l'écrivain, "et moi, pratiquant les traductions en russe, j'ai atteint adolescence". Des "Exercices de traductions" eurent lieu sous la direction du professeur Reichel (il enseigna l'histoire générale et l'allemand), en 1762, dans la revue universitaire "Collection les meilleurs essaisà la diffusion des savoirs et à la production des plaisirs, quelques traductions furent imprimées : « Les recherches de M. Ménandre sur les miroirs des anciens », « Le marchandage des sept muses ». Dans le même temps, le début des travaux sur la traduction de la tragédie de Voltaire "Alzira" remonte également.
La traduction des fables de Golberg préparée par Fonvizine est un livre de petits récits moralisateurs et satiriques empreints d'une idée humaine. profond respectà une personne remplie d'un mépris éclairant pour l'arrogance de classe. Déjà ici, une caractéristique de la manière stylistique du futur satiriste s'est manifestée - le laconicisme du récit, l'amour pour les phrases-formules claires et aphoristiques.
Fonvizin est largement connu comme l'auteur de la comédie "Undergrowth", comme un satiriste audacieux et brillant. Mais le créateur des Sous-bois n'était pas seulement un dramaturge majeur et talentueux du XVIIIe siècle. Il est l'un des fondateurs de la prose russe, un écrivain politique remarquable, un véritable grand pédagogue russe, qui, sans crainte, pendant un quart de siècle, s'est battu contre l'autocratie de Catherine II. Ce côté activité créative Fonvizin n'a pas été suffisamment étudié, et donc, tout d'abord, que toutes les œuvres originales et traduites de Fonvizin n'ont pas encore été rassemblées et publiées. Ainsi, le caractère militant-éclaireur de ses œuvres, leur place dans vie publique La Russie à la veille de la parution du livre révolutionnaire de Radichtchev Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou (1790).
Le 7 mars 1782, Fonvizine dépose une requête adressée à Catherine pour être « renvoyée du service ». Trois jours plus tard, l'impératrice signe un décret de démission. Fonvizin refusa avec défi de servir Catherine, décidant de consacrer toutes ses forces à activité littéraire. Après avoir écrit "Undergrowth", son attention est de plus en plus attirée par la prose. Il veut écrire de petites œuvres satiriques en prose. Il serait préférable de les imprimer dans un périodique. C'est ainsi que surgit l'idée de son propre magazine satirique. Des circonstances inattendues, qui ont permis de participer au magazine nouvellement ouvert dans la capitale, ont forcé le projet d'organiser leur propre magazine à être reporté pendant un certain temps.
Depuis mai 1783, le magazine "Interlocuteur des amoureux de la parole russe" a commencé à paraître. La princesse E. R. Dashkova en était la rédactrice en chef officielle. Dans les coulisses, Catherine elle-même était engagée dans le magazine, y publiant ses longs écrits historiques et satiriques. Fonvizin a décidé de participer au magazine et d'y publier anonymement plusieurs ouvrages satiriques. L'écrivain a livré bataille à l'impératrice sur son propre pied.
Fonvizin se situe au début de cette période de la littérature russe, lorsqu'elle a pu voir et découvrir la poésie de la réalité. Le classicisme, ayant joué son rôle historique, s'est déjà épuisé. Il a soutenu que «l'art est une imitation de la nature, mais que la nature devrait apparaître dans l'art ornée et ennoblie. En raison d'une telle vision, le naturel et la liberté, et par conséquent la vérité et la vie, ont été expulsés de l'art, qui a cédé la place à l'artificialité monstrueuse, à la coercition, au mensonge et à la mort.
Dans les œuvres de Fonvizine, dramatiques et prosaïques, la vie commençait à apparaître "comme pour faire honte, dans toute sa nudité, dans toute sa laideur horrifique et dans toute sa beauté triomphante".
L'empereur Paul Ier, qui a remplacé Catherine sur le trône de Russie en 1796, bien qu'il ait régné de manière non moins autocratique, a libéré de prison les libres penseurs Novikov et Radichtchev. Pendant les années de son court règne, Ivan Krylov est devenu le favori de l'empereur parmi les écrivains, dont les fables sont devenues à la mode comme exemple de discours allégorique sur un sujet politiquement dangereux.
L'empereur suivant, Alexandre Ier, qui revint au pouvoir à la suite d'un coup d'État, était conscient du danger d'une confrontation entre la noblesse libérale et le régime de son pouvoir absolu. Convoqué pour la première fois par lui dès 1801, le Comité des silences, comme la Commission législative de 1767, devait élaborer un programme de réformes politiques. En 1801-1803. un certain nombre de décrets ont permis aux paysans de l'État, aux commerçants et à d'autres sujets de domaines non nobles d'acheter des terres, le transfert aux propriétaires terriens et l'asservissement des paysans de l'État ont été interdits, un mécanisme a même été établi pour que les paysans rachètent la liberté personnelle, qui, cependant , que seule la partie la plus entreprenante de la paysannerie a réussi à utiliser. Après l'abolition du servage en Allemagne et dans l'empire autrichien, la Russie était encore la seule pays européen où dominait le servage médiéval. Néanmoins, le Grand-Duché de Finlande, nouvellement annexé à l'empire, devint autonome ; ses lois ne pouvaient être modifiées sans l'assentiment de la diète locale. Après la guerre de 1812, le servage a été aboli dans les États baltes et, en 1815, le Royaume de Pologne a reçu une constitution. En 1810, un nouvel organe directeur a été créé, le Conseil d'État, dont le bureau, sur la recommandation de l'un des membres du Comité officieux, était dirigé par l'éminent réformateur M. M. Speransky, qui a poursuivi ses activités même à l'ère de la réaction politique. qui est venu avec l'accession de Nicolas I. Le programme de réforme n'a été largement mis en œuvre que sous Alexandre II.
Les Lumières en Russie avaient été préparées d'une manière historique naturelle depuis le 17ème siècle, et quand elles ont mûri, des organisateurs, des idéologues et des conducteurs de ces idées ont été trouvés. Les personnes les plus diverses, même avec des objectifs différents, ont contribué aux Lumières russes.
Un des premiers de cette série Feofan Prokopovitch, voyait le but des Lumières comme l'éducation des serviteurs de l'État, se considérant comme tel. Réalisant les aspirations de Peter, il s'est assuré qu'ils recevaient un soutien juridique. En tout cas, ses "règles spirituelles" étaient considérées comme un hymne à l'illumination.
Un autre type d'éclaireurs était les scientifiques encyclopédiques déjà dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, tels que MV Lomonossov et E. Dashkova. Le désir d'instruction était littéralement pour eux un besoin naturel, mais c'est précisément par leur apprentissage qu'ils étaient utiles à la patrie. Ayant reçu une éducation, Lomonosov a tout fait pour la rendre accessible à beaucoup comme lui. C'est ce qui lui a donné confiance
"Peut-être posséder Platon
Et des Newtons à l'esprit vif
Terre russe pour accoucher.
Lomonosov est connu non seulement en tant que scientifique, mais aussi en tant que poète. Il a commencé à interpréter la littérature non plus comme un divertissement, mais comme une activité socialement utile, au centre de la pensée et de la raison.
À Dashkova, comme l'a noté A. Herzen, "fort, polyvalent, ... Peter, Lomonosov, mais adouci par l'éducation aristocratique" ont été combinés. Ayant beaucoup servi la patrie par ses activités dans le domaine de la science et son organisation, elle a également servi d'exemple à d'autres femmes nobles. Les intérêts de Dashkova s'étendaient bien au-delà des frontières de la Russie et de l'activité scientifique elle-même. Soutenant la lutte des États américains pour l'indépendance, elle propose d'élire Benjamin Franklin membre honoraire de l'Académie de Saint-Pétersbourg, elle-même membre de l'Académie des sciences de Philadelphie. Comme Catherine, elle était en correspondance avec des penseurs exceptionnels - D. Diderot, D'Alembert, Adam Smith.
Un autre type d'éducateurs russes a combiné des activités d'organisation dans le domaine de l'éducation avec le développement de nouvelles idées pédagogiques qui ont développé celles qui venaient d'Europe. En 1763, Catherine a nommé le conseiller principal sur l'éducation I. I. Betsky(1704-1791). Développant des projets pour l'éducation des "nobles idéaux" et utilisant l'expérience française, il ouvrit des écoles d'enseignement à l'Académie des sciences et à l'Académie des arts, l'Institut des Nobles Jeunes Filles au Monastère de la Résurrection (Smolny). Prouvant dans ses écrits que "la racine de tout mal et de tout bien est l'éducation", Betsky s'est fixé pour tâche de "créer une nouvelle race de personnes". Pour ce faire, il propose, à la suite de Rousseau, d'isoler les enfants de 5-6 ans à 18 ans de l'influence néfaste de la société.
Originaire de Serbie F. Jankovic de Marievo(1741-1814), fut recommandé à Catherine par l'empereur d'Autriche. En tant que membre de la Commission Catherine pour l'établissement des écoles publiques, il a participé à l'élaboration de leur «Charte» (1786). L'éducation y était proclamée « le seul moyen du bien public ». L'importance d'enseigner dans sa langue maternelle a été soulignée. La «Charte» a ouvert de petites et principales écoles publiques. Les représentants de l'église en furent éliminés et l'enseignement, y compris religieux, fut confié à des civils. Le système de classe-leçon a été approuvé. Grâce à la réforme qu'il a menée, à la fin du XVIIIe siècle en Russie, il y avait déjà 315 écoles avec un nombre total d'élèves pouvant atteindre 20 000 personnes.
Autre figure majeure des Lumières russes, I. I. Novikov(1744-1818) a financé deux écoles privées, ainsi que des voyages à l'étranger pour l'éducation. Il a joué un rôle majeur dans les activités de la "Société typographique" de l'Université de Moscou, qui a non seulement publié de la littérature pédagogique, mais a également collecté des dons pour sa diffusion dans les provinces. Novikov lui-même a publié le magazine "Children's Reading for the Heart and Mind", ainsi que le plus important revues satiriques 18ème siècle ("Drone", "Peintre", "Sac à main"). Il est également l'auteur du traité "Sur l'éducation et l'instruction des enfants". Dans une polémique avec Catherine, qui a annoncé l'encouragement de la satire, il a osé l'accuser d'hypocrisie, de servage et même d'indulgence envers les fonctionnaires soudoyés. Catherine, notant avec colère qu'il lui était «plus facile de faire face aux Turcs, aux Suédois et aux Polonais», envoya en 1792 un «lieutenant de l'armée» à la forteresse de Shlisselburg.
Un autre accusateur audacieux a été exilé en Sibérie - "un rebelle pire que Pougatchev", selon Catherine, A.N. Radichtchev(1749-1802). Convaincu que "le peuple russe est né pour la grandeur et la gloire", il a exigé la fin des successions dans l'éducation, pour éduquer non pas des serviteurs, mais des citoyens de la patrie. Dans le célèbre Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou, Radichtchev, qualifiant l'autocratie de "monstre stozevny", prédit "la mort et l'incendie en récompense de la dureté et de l'inhumanité", convaincu que "la liberté est née du tourment, l'esclavage est né de la liberté ”.
Au XVIIIe siècle, toute la littérature russe est devenue un puissant moyen d'illumination.